Quatrième obstacle qui vous empêche de progresser : « je joue pour gagner »

de | 30 avril 2018

Dans cette quatrième vidéo, j’aborde un point extrêmement sensible pour les joueurs, surtout pour ceux qui veulent progresser. Ici, nous verrons comment une habitude partagée par presque tous les joueurs de jeux vidéo, les empêchent complètement de progresser, même en investissant 500 heures de jeu supplémentaires. Cette erreur les persuade même qu’ils font tout ce qu’il faut pour progresser, alors que dans les faits c’est exactement l’inverse qui se produit.

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Jeu vidéo : Overwatch. Présentation du quatrième obstacle.

Retranscription de la vidéo, Obstacle 4 (je vous laisse le découvrir)

Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo du blog centres-dinteret-jeux-video.com. Je suis Joseph Nguyen, auteur de ce blog et coach sur Overwatch.

Cette vidéo est la quatrième vidéo d’une série de 7 vidéos qui décriront 7 obstacles qui vous empêchent aujourd’hui de progresser dans le classement.

Dans cette vidéo, nous verrons ensemble le quatrième obstacle qui empêche les joueurs de progresser dans les jeux vidéo compétitifs en équipe comme Overwatch, League of Legends et bien d’autres.

Je vais vous parler ici d’un obstacle extrêmement sournois. Ce dernier vous fait croire que vous faites exactement ce qu’il faut pour progresser, alors que dans les faits, c’est exactement l’inverse qui se passe. Cet obstacle touche aujourd’hui la totalité des joueurs qui ne progressent plus. J’ai attendu avant d’en parler, car cet obstacle vous obligera à vous remettre directement en question. En clair, la faute vous revient entièrement et il n’y a absolument aucune excuse bidon possible pour s’en défaire.

Je vais vous dire quelque chose et je suis très sérieux : si vous êtes prêt à vous remettre en question, regardez la suite de la vidéo. Si vous n’avez pas envie d’entendre que vous êtes au classement où vous êtes et que vous êtes le seul responsable, coupez la vidéo tout de suite et allez faire autre chose. L’obstacle que je vais décrire dans cette vidéo est tout simplement la meilleure méthode qui existe pour ne pas progresser du tout, même après 500 heures de jeux supplémentaires. Cette méthode de jeu est utilisée par tous les joueurs de jeux vidéo qui ne progressent plus ou pas.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous poser deux questions.

  1. Première question : « est-ce que vous jouez pour gagner ? »
  2. Deuxième question : « Quelles sont les erreurs que vous faites ? » Cette question devrait être nettement plus difficile. Mettez la vidéo en pause, réfléchissez, et relancez la vidéo quand vous avez au moins 3 éléments en tête.

Je reviendrai plus tard sur les réponses que je reçois pour la première question. Analysons d’abord les réponses à la seconde question.

Voilà les réponses que j’obtiens à plus de 90 % de la part des joueurs :

  • Je n’ai pas une bonne aim
  • Mon tracking n’est pas assez bon
  • Mon positionnement n’est pas assez bon

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les réponses sont extrêmement… vagues. Et vous me connaissez maintenant, je déteste ce qui est vague, car cela montre que vous ne comprenez pas votre situation. Et quand on ne comprend pas ce qui nous arrive, évidemment on est vague. Dire je ne progresse pas parce que je ne sais pas viser correctement, c’est passer à côté de 95% du jeu.

Laissez-moi vous décrire votre situation sous un angle plus pertinent.

Aujourd’hui, vous n’avez pas la mentalité, l’état d’esprit pour progresser. Je dirai même que votre mentalité vous encourage à devenir mauvais. Pour en avoir la preuve, il suffit de vous observer quand vous êtes en difficulté. Dans ces moments, vous cherchez un coupable, vous ne cherchez pas à vous remettre en question. Ce coupable, ce ne sera jamais vous et parce que cela ne sera jamais vous, vous ne progresserez jamais.

Mais vous êtes sur le bon chemin, vous avez décidé de regarder cette vidéo, vous avez décidé d’utiliser une méthode différente afin de progresser. Vous venez d’ailleurs de m’écouter dire que vous ne vous remettiez pas en question, alors que jusqu’à maintenant, je suis sûr que vous étiez convaincu de l’inverse. Je veux que vous preniez un instant pour bien vous rendre compte que vous dites savoir vous remettre en question, mais que dans les faits, ce n’est pas le cas. Selon vous, vous perdez à cause de vos équipiers ou pour des raisons qui vous dépassent totalement. Bref, toutes les raisons possibles, sauf vous. Si bien qu’aujourd’hui, vous fuyez vos responsabilités, vous fuyez quand cela devient difficile.

Dans cette vidéo, je vous expliquerai pourquoi vous êtes devenu incapable de progresser, je veux vous expliquer comment ce mécanisme fonctionne. En sachant cela, je pourrai aussi vous apprendre comment casser cette dynamique qui vous empêche de vous mettre au travail quand ça devient difficile. Concrètement, je veux vous débarrasser de tous les éléments frustrants qui sont souvent associés aux jeux vidéo en ligne compétitifs en équipe.

Quels sont les bénéfices de jouer sans frustration ?

C’est la frustration qui vous pousse à chercher un coupable, mais à aucun moment, elle ne vous permettra de vous attaquer au véritable problème, à aucun moment, elle ne vous permettra de trouver les raisons de vos échecs. Vous connaissez bien ce phénomène, en effet, une fois que le coupable est désigné, il est infiniment simple de trouver les raisons de SON échec. Il suffit tout simplement de prendre n’importe quels critères concernant son rôle dans l’équipe (ou même le joueur en tant que tel), et de dire qu’il n’est pas assez bon sur ces critères.

Maintenant, imaginons la situation où vous n’éprouvez pas de frustration. Ici, vous n’aurez absolument aucun mal à vous attaquer directement au problème, à creuser pour trouver les raisons pour lesquelles votre équipe a perdu. Vous n’aurez même aucun mal à dire que vous avez fauté, que vous n’étiez pas à la hauteur. Seulement à ce moment-là, vous pourrez vous remettre en question, même dans les moments difficiles, c’est-à-dire le moment où c’est le plus intéressant de se remettre en question.

Sans frustration, vous pourrez faire la seule chose qui compte vraiment pour progresser : vous concentrer sur vous et uniquement sur vous. Vous pourrez répondre de manière précise à des questions comme : « quelles sont mes erreurs ? », « qu’aurais-je pu faire de mieux ? », « est-ce que j’ai utilisé mes capacités au bon moment ? » et bien d’autres questions nettement plus utiles que « qui est le responsable de cet échec ? »

Pour faire un résumé, je viens de vous donner le premier élément qui vous permettra de progresser : je vous ai montré la cause racine de ce qui vous empêche de vous remettre en question : la frustration. Je vous ai aussi fait comprendre que tous les joueurs de jeux vidéo sont convaincus de savoir se remettre en question, mais dans les faits, rien ne le prouve, c’est même tout l’inverse. Je le répète car je veux que cela soit clair dans votre tête, si vous ne progressez plus, c’est que vous ne savez pas vous remettre en question, peu importe ce que votre ego vous dit. Plus vite vous l’accepterez et plus vite vous pourrez progresser.

La question qui vient tout de suite après est : d’où vient la frustration ? Comment ça marche ?

Beaucoup de joueurs pensent que la frustration naît de la défaite, et donc, ce serait quelque chose de normal, quelque chose dont on ne peut pas se débarrasser. Pourtant, il nous est déjà arrivé à tous de perdre une partie et ne pas ressentir de frustration. Alors cette explication n’est pas assez solide.

D’autres pensent que c’est parce que nous n’arrivons pas à atteindre nos objectifs alors que l’on a tout donné. Encore une fois, il nous est déjà arrivé à tous d’échouer tout en donnant le meilleur de nous-même. Dans ce cas-là on n’est pas frustré, on est juste très déçu, ça c’est clair et net, mais on accepte très rapidement que cela n’a pas suffi.

Alors d’où vient cette frustration ?

La frustration vient de notre volonté de tout contrôler, plus précisément, notre volonté de contrôler l’incontrôlable. Quand je parle de contrôle, j’entends vraiment d’avoir un contrôle presque absolu et je ne parle donc pas d’influence. Nous pouvons effectivement influencer beaucoup de choses, mais ce qui tombe sous notre contrôle est beaucoup plus rare.

Je vais vous parler ici des trois sources de frustrations les plus répandues chez les joueurs de jeux vidéo.

Première grosse source de frustration qui touche plus particulièrement les DPS, « des fois je vise bien et des fois je vise hyper-mal, je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas parfois à toucher mes cibles ! ». Contrôlez-vous le fait de toucher vos cibles ? Non, absolument pas, et pourtant c’est ce que vous essayez de faire chaque jour. Cela me rappelle une session de coaching que j’ai eue avec un nouvel étudiant, cette session peut se résumer par lui, me disant : « Je veux toucher mes cibles ! » Ce à quoi j’ai répondu : « mais tu viens de me dire que tu ne pouvais pas contrôler ça, pourquoi est-ce que tu essayes encore ? » et j’ai toujours la même réponse « Mais les pros y arrivent bien eux ! »

Si vous voulez améliorer votre aim, voilà ce que vous pouvez faire d’autres plutôt que d’essayer de contrôler l’incontrôlable. Vous pouvez améliorer votre positionnement, vous tenir à une distance optimale de votre cible, arriver par-derrière et la surprendre, tirer aux moments où votre cible est la plus prévisible. Si les joueurs professionnels visent si bien, c’est qu’ils font d’abord tout leur possible pour rendre tout facile. Parce qu’ils sont bien positionnés, il sera nettement plus simple pour eux de toucher leur cible (en étant en hauteur par exemple). Leur angle d’approche sera optimal afin de minimiser les mouvements de souris nécessaires afin de toucher la cible. Bref, commencez à vous concentrer sur ce que vous contrôlez réellement plutôt que d’appliquer encore et toujours une méthode qui ne fonctionne tout simplement pas.

Deuxième grosse source de frustration, les parties classées. Pourquoi les parties classées sont-elles aussi frustrantes ? Que se passe-t-il réellement dans notre tête quand nous appuyons sur le bouton « rejoindre une partie classée » ? Sans le savoir, quand vous faites ce geste, vous activez plusieurs sources de frustrations très puissantes.

Quand vous appuyez sur le bouton pour les parties classées, vous ne faites pas que « rechercher une partie classée » comme l’indique la boîte de dialogue en haut de votre écran. Vous allez commencer à créer des attentes : je veux gagner, je veux avoir de bons équipiers, je veux jouer mon personnage préféré, je veux que les autres jouent des personnages qui vont bien avec le mien et pas l’inverse, etc. Vous l’aurez compris, vous commencerez à vouloir contrôler des choses qui ne sont absolument pas sous votre contrôle.

Alors quand l’un de ces éléments ne sera pas présent ou qu’il n’égalera pas votre niveau d’attente, vous allez ressentir de la frustration : « mais pourquoi je n’ai jamais de bons équipiers ? », « pourquoi le mec qui prend MON personnage ne sait jamais le jouer ? », « pourquoi on n’a pas tout le temps deux tanks, deux heals et deux dps ? », « pourquoi ils ne communiquent jamais ? »

Enfin, dernière grosse source de frustration, les points gagnés, les points perdus, en gros votre classement. S’il y a bien une source de frustration qui pousse les joueurs à devenir dingues, c’est le classement. Quand vous écoutez ou lisez les joueurs qui se plaignent, voilà ce qu’ils veulent savoir :

« Pourquoi est-ce que je perds autant de points ? »

« Pourquoi est-ce que j’en gagne si peu ? »

La réalité est que… tout le monde s’en fout. Vous n’êtes pas aux commandes, ce n’est pas vous qui décidez de combien vous gagnez ou perdez et vous n’avez absolument aucune autorité pour dicter le fonctionnement du système. De plus, si vous aviez la formule exacte, est-ce que cela changerait quoi que ce soit à votre situation ? Est-ce que le fait de ne pas monter deviendrait plus facile pour vous à avaler si vous compreniez comment les points sont distribués ?

Evidemment non, mais dans l’état de frustration, vous serez convaincu que oui, vous serez convaincu qu’il n’y a rien de plus important que cette information. Certains joueurs demandent que le classement soit plus transparent, ils veulent de meilleurs équipiers… En bref, ils se mettent à déployer une énergie immense sur un système où ils n’ont absolument aucun contrôle. Au lieu de perdre votre temps à brasser du vent, investissez cette énergie dans votre progression, cela sera nettement plus productif.

Qu’avons-nous appris jusqu’ici. Dans la première partie, nous avons vu que la frustration est la raison pour laquelle vous ne progressez pas. En effet, cette dernière vous pousse à chercher les causes de vos échecs partout, même dans les éléments que vous ne contrôlez pas du tout, mais pas chez vous. Parce que vous ne serez jamais le problème, vous ne pourrez donc pas progresser. Nous avons aussi vu que la source de frustration vient de notre volonté de tout contrôler, même ce qui est incontrôlable. Enfin, nous venons de voir 3 sources de frustrations très puissantes que les joueurs déclenchent systématiquement sans s’en rendre compte et qui les empêchent donc de se remettre en question, qui les empêchent de progresser. Toute cette frustration consomme énormément d’énergie, vous n’avez donc plus la force, ni la volonté de vous remettre en question. Pour progresser, il est indispensable d’arrêter de ruminer, d’arrêter de se plaindre et d’investir toute cette énergie dans votre progression, dans votre remise en question.

Dans quelques instants je vais vous donner une méthode très puissante afin de détruire les sources de frustrations les plus importantes, mais avant cela, je dois vous parler d’un mal qui vous ronge et qui vous empêche aujourd’hui de jouer à votre plein potentiel.

Dans cette partie, j’aimerai vous parler du « tilt », je vous montrerai que vous êtes directement concerné par ce dernier.

Le « tilt » désignait à la base des joueurs qui s’énervaient énormément sur les jeux vidéo. Les premiers « tilts » publics désignaient des joueurs qui insultaient leurs équipiers. Certains étaient même prêts à casser leur équipement à cause de ce « tilt ».

Pour être honnête, le « tilt » n’est qu’un degré de frustration très élevé. Par frustration, des joueurs insultent, rabaissent leurs équipiers. Par frustration, les joueurs deviennent idiots et pensent qu’ils perdent à cause de leur matériel ou pour d’autres raisons stupides.

Pourquoi je vous dis cela ? Parce que beaucoup de joueurs pensent qu’ils ne « tilt » pas, car ils n’en viennent jamais à ces extrêmes. Ici, j’aimerai vous faire comprendre une chose, vous n’avez pas besoin d’arriver à ces extrêmes pour être dans un état de tilt. Votre niveau de jeu se sera dégradé bien avant, votre capacité à réfléchir aura disparu depuis bien longtemps. La seule différence entre vous et un joueur qui « tilt » vraiment, c’est que le joueur qui « tilt » le fait savoir à tout le monde. L’autre joueur est exactement dans le même état de frustration, je le répète, il est seulement moins démonstratif.

A partir de mon expérience de coach, je peux vous assurer à 100% que tous les joueurs qui ne progressent pas ou plus sur Overwatch « tilt », absolument tous. Nous retrouvons exactement les mêmes symptômes : « c’est la faute des autres », « ils ne prennent jamais les bons héros », « je ne comprends pas pourquoi je joue mal », « je ne comprends pas pourquoi je ne touche rien », « je ne comprends pas pourquoi ça ne marche plus », « ce héros est trop fort, il faut le nerf ». Vous n’avez même pas besoin d’exprimer ces symptômes, le simple fait d’y penser suffit largement à confirmer que vous êtes en « tilt » vous aussi.

Quand je dis aux joueurs que je coach, qu’ils tiltent, je constate deux réactions, soit la personne l’accepte et cela me permet d’aller plus loin tout de suite (ce qui est extrêmement rare), soit elle exprime un doute du genre : « non, je ne pense pas que je « tilt », ça m’est déjà arrivé et franchement ça n’a rien à voir. Je n’y crois pas trop à ton truc. Je n’ai rien à voir avec ces gens-là ou avec ce que j’étais avant.  Je ne pense pas que mon niveau de jeu baisse magiquement, et je suis certain que mes équipiers sont vraiment nuls. »

Pour les convaincre que c’est pourtant bien le cas, je leur pose une question, la première que je vous aie posée au début de cette vidéo :

Est-ce que vous jouez pour gagner ? Souvenez-vous de votre réponse, car voici celles que j’obtenais de la part des joueurs que je coach.

  1. « Oui, bien sûr, je ne suis pas là pour m’amuser. »
  2. « Oui, bien sûr, je veux aller le plus loin possible. »
  3. « Oui, bien sûr, je veux progresser et je me donne alors à fond. »

Est-ce que votre réponse ressemble à l’une des trois réponses que j’ai listées ici ? Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien d’étonnant à cela.

En fait, les joueurs de jeux vidéo font une énorme erreur de réflexion. Ils pensent que s’ils ne jouent pas pour gagner, alors ils jouent pour perdre. En gros, c’est soit blanc, soit noir. Cela veut dire que les réponses négatives ressembleraient à ça dans leur tête :

  1. « Non, je joue pour perdre. »
  2. « Non, je ne veux pas aller plus loin. »
  3. « Non, je joue pour embêter les autres joueurs et les faire devenir dingues. »

Dans la tête d’un joueur de jeux vidéo, il y a ceux qui veulent gagner et ceux qui veulent perdre. Mais cette façon de penser ne tient tout simplement pas debout. Qui jouerait pour perdre ? Qui investirait des dizaines d’heures, ou même plus, juste pour perdre ? Tout le monde peut perdre, vous n’avez même pas besoin de jouer plus de deux minutes pour perdre.

Alors par défaut, ils vont me répondre qu’ils jouent effectivement pour gagner. Et par défaut, ils joueront exactement de cette façon, ils joueront la gagne. Et c’est exactement ce qui va vous faire « tilt ». Rappelez-vous, j’ai dit un peu avant que les joueurs qui ne progressent plus ou pas assez vite, sont dans un état de « tilt ». Je vais vous le prouver dans un instant.

Faisons une petite « simulation », mettez-vous dans la peau d’un joueur qui joue pour gagner, ça ne sera pas bien difficile. Faisons la liste de tout ce qu’il faut pour gagner, ou à défaut, maximiser vos chances de gagner. La liste que je vais faire reflètera les attentes conscientes ou inconscientes d’un joueur de jeux vidéo, à la seconde où il aura appuyé sur le bouton « rechercher une partie classée ».

  • Je veux de bons équipiers
  • Je veux une compo classique 2/2/2
  • Je veux jouer mon héros préféré (et que les autres jouent autre chose qui va bien)
  • Je veux des équipiers qui communiquent
  • Je veux des équipiers qui fassent des combos d’ultis
  • Je veux des supports qui me soignent rapidement, même si je suis loin
  • Je ne veux pas de joueurs Hanzo, Widow, etc.
  • Je ne veux pas de leaver, sauf dans l’équipe d’en face
  • Je veux une Mercy quand je joue Pharah
  • Je veux un nanoboost quand je joue Genji
  • Je veux une équipe qui me suive
  • Je veux des équipiers qui sont même meilleurs que moi, pour une fois, je me ferai « carry » plutôt que l’inverse (l’ego n’est jamais très loin dans ce genre de liste)

Voyez-vous où est le problème avec cette liste ? Pour les joueurs qui veulent jouer la gagne, il n’y a rien d’anormal. Mais pour ceux qui ont compris que la frustration n’était pas un bon allié, ils verront rapidement le problème. Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, voilà le gros problème avec cette liste : aucun des éléments listés n’est sous votre contrôle, en clair, c’est frustration maximale garantie et à l’instant même où vous avez cliqué sur « rechercher une partie ».

Faisons le résumé de ce que nous avons appris jusqu’ici. La frustration est la raison pour laquelle vous ne progressez pas, cette dernière vous empêche de vous remettre en question. La frustration naît de notre volonté de contrôler l’incontrôlable. Nous avons vu trois sources de frustrations très puissantes, et nous venons de voir que votre habitude de jouer pour gagner fait exploser vos attentes et donc vous met dans une posture où la frustration sera maximale à la moindre difficulté. Il vous est donc impossible de vous remettre en question alors que c’est exactement l’inverse que vous vouliez faire et que vous devez faire.

Je vais maintenant vous présenter la méthode que j’enseigne aux joueurs que je coach afin d’écraser cet obstacle. Mais avant, je dois vous transmettre le principe de cette méthode. En effet, avoir une méthode sans en retenir la philosophie risque de vous mener droit à l’erreur. Nous verrons donc tout de suite les symptômes du « tilt ». Vous le verrez assez rapidement, la méthode consiste justement à s’attaquer aux causes racines de ce « tilt » et donc à détruire les symptômes directement à la source.

Voyons ensemble les symptômes du « tilt ». Pour ceux qui douteraient encore qu’ils en sont victimes, comparez simplement vos réactions avec les symptômes que je vais présenter dans un instant. Mais je tiens à vous prévenir, plus rapidement vous l’accepterez et plus rapidement vous progresserez.

Dans ce mode de jeu où vous êtes en « tilt », vous ne comptez que sur vous-même. En effet, nous avons vu précédemment que vous créez énormément d’attentes envers les choses que vous ne contrôlez pas et envers les autres. Alors, votre solution sera de prendre les choses en main, mais de la pire façon possible, vous allez tenter de gagner… à vous tout seul. En clair, toutes les initiatives que vous allez prendre, répondront à la question suivante : « qu’est-ce que je peux faire pour gagner à moi tout seul ? » Non seulement vous vous mettrez à faire des choses extrêmement stupides, mais en plus, sur le moment vous serez sûr et certain que c’était la bonne chose à faire. Et évidemment, plus longtemps vous jouerez de cette façon, et plus vous serez incapable de vous poser les bonnes questions pour progresser. En clair, toutes vos erreurs vont devenir des « solutions qui tiennent la route ». Voyons sans tarder cette liste de symptômes.

  • Vous essaierez de tuer les joueurs adverses coûte que coûte. Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de poursuivre un adversaire qui n’a plus beaucoup de points de vie, jusqu’à en mourir ? Ce comportement, c’est du « tilt »
  • Vous allez raisonner de manière simpliste et ridicule. Par exemple, pour reprendre la situation ci-dessus. Après avoir tué un adversaire et être mort au passage, vous allez dire quelque chose comme « 1 pour 1, ça valait le coup ». Non, en aucun cas ce raisonnement simpliste est suffisant pour expliquer si ça en valait la peine ou non
  • Vous prendrez énormément de risques pour très peu de bénéfice. Dans votre tête, cela vaudra largement la peine d’essayer. Et quand vous mourrez, car c’est ce qui se passe à chaque fois dans ces cas-là, cela sera soi-disant la faute de vos équipiers qui ne vous auraient pas suivi
  • Vous n’écouterez absolument pas vos équipiers. S’ils vous demandent de l’aide, vous les ignorerez. S’ils vous demandent de « focus » une cible, vous vous en ficherez totalement, car vous savez soi-disant ce qu’il y a de mieux à faire pour votre équipe. C’est ce que l’on appelle le « tunnel vision »
  • Vous utiliserez vos aptitudes les plus puissantes dans le seul but de satisfaire vos désirs et pas les besoins de l’équipe. Votre ulti est parti « parce que vous alliez mourir et qu’il aurait pu renverser la vapeur ? » Félicitations, vous venez de claquer un ulti alors que vous aviez 20 points de vie, vous venez de faire exactement ce que vous vouliez éviter, le gâcher. Mais quand vous êtes dans ce « tilt » vous vous direz plutôt « ah, ça se tente ! »
  • Votre jeu sera aussi beaucoup plus impulsif. Quand vous aurez le choix entre ne rien faire et attendre, car c’est ce qu’il y a de mieux à faire et foncez tête baissée à 1v6, vous prendrez le 1v6 sans hésiter et en ayant la certitude que c’était la seule chose à faire
  • Vous deviendrez la référence absolue pour savoir si vos alliés sont bons ou non. Si vous attaquez, vos équipiers doivent vous suivre. Si vous reculez, ils doivent reculer. Même si vous ne leur avez rien dit d’ailleurs. Tous vos alliés qui feront des choses différentes ou prendront des initiatives avant ou après vous, seront mauvais à vos yeux
  • La liste n’est pas exhaustive, mais au moins vous avez une idée de votre niveau de jeu dans ces moments de « tilt »

Ce mode de jeu vous est familier ? Je ne suis pas du tout surpris. Je ne suis tellement pas surpris que les joueurs que je coach savent que j’ai donné un nom à ce mode de jeu qui reflète à la fois l’absence de réflexion et le fait que ce mode de jeu touche tous les joueurs de jeux vidéo compétitifs en ligne. J’ai appelé ce mode de jeu, le « pilote automatique ». Tout le monde a un pilote automatique et c’est le mode de jeu par défaut. Ceci n’a absolument rien d’étonnant étant donné que presque tous les joueurs de jeux vidéo font la même erreur quand ils rentrent dans le monde du compétitif. L’obstacle que je décris ici est extrêmement puissant, alors ne croyez pas que vous n’êtes pas concerné par ce dernier.

La question qui revient à chaque fois de la part des joueurs que je coach est la suivante : « Comment se fait-il que je ne voyais pas ces erreurs ? Alors qu’elles sont pourtant évidentes. »

C’est une excellente question, et maintenant vous avez tous les éléments pour bien saisir ce que je vais vous dire et donc comprendre facilement pourquoi.

Quand vous jouez pour gagner, vous créez énormément d’attentes envers les autres et rien sur vous, du moins vraiment très peu de choses. Alors les critères de performance que vous allez vous créer pour décider si la partie était bonne ou non, ne concerneront que vos attentes et ne concerneront donc que les autres. En clair, parce que vous n’avez absolument aucun critère de performance sur vous-même (à part évidemment les critères incontrôlables comme le fait de toujours toucher sa cible par exemple), vous n’aurez rien à dire sur vous, sur votre niveau de jeu. Vous ferez alors l’hypothèse implicite et très séduisante, que si vous n’avez rien à dire sur vous-même, c’est qu’il n’y a rien qui cloche.

J’aimerai finir rapidement cette partie d’explication sur les idées reçues concernant la frustration. On entend beaucoup de bêtises sur la frustration, celle qui revient souvent est qu’un peu de frustration serait bénéfique, car cela nous pousserait à nous dépasser et à nous remettre en question. Pour avoir coaché activement des joueurs pendant 2 ans, je peux vous dire avec certitude qu’il n’y a absolument rien à tirer de la frustration, même en très faible quantité. La frustration vous pousse à vous concentrer sur des éléments incontrôlables. Elle vous pousse à aller chercher partout, sauf chez vous pour trouver des erreurs, mais aussi des solutions.

Avez-vous déjà utilisé les expressions suivantes :

  • « Mais que fait la police ? »
  • « Ça ne devrait pas être comme ça ! »
  • « Ça pourrait être différent »
  • « Ça devrait être mieux »
  • « Ce n’est pas normal »

Voyez à quel point toutes ces expressions sont utilisées dans les cas où nous n’avons absolument aucun contrôle sur la situation.

Je le répète, parce que la frustration nous pousse à toujours croire que le problème vient des autres et donc qu’il ne vient pas de nous, elle n’est absolument pas nécessaire à votre progression, elle est même contre-productive. Bannissez les mots comme « pourrait », « devrait », « ce n’est pas normal », etc. Non seulement ils ne vous aideront pas en jeu, mais pas non plus dans votre vie. Vous ne dépasserez jamais le stade de la colère et vous n’entreprendrez alors aucune action ce qui continuera de vous frustrer.

J’espère vous avoir éclairé sur les raisons de votre situation, j’espère vous avoir aussi convaincus que « jouer la gagne » est le meilleur moyen pour perdre et ne pas progresser.

J’ai conscience d’avoir donné beaucoup d’informations ici, alors avant de présenter la méthode, laissez-moi vous faire un court résumé de ce que nous avons vu jusqu’ici. Cela vous permettra de garder le principe en tête, vous pourrez alors utiliser la méthode correctement, voire même la modifier de manière adéquate afin de mieux vous satisfaire.

Nous avons vu au départ, que c’est véritablement l’état de frustration qui vous empêche de progresser. Tous les joueurs qui ne progressent plus sont convaincus de savoir se remettre en question, mais dans les faits, c’est tout l’inverse.  En effet, les joueurs qui stagnent, éprouvent beaucoup de frustration et cette frustration les pousse à chercher les causes de leurs défaites ailleurs qu’en eux. C’est exactement l’inverse de ce que ferait un joueur qui sait justement se remettre en question. Nous avons ensuite vu que la frustration vient de notre volonté de tout contrôler, surtout de contrôler ce qui est incontrôlable. Toute cette frustration consomme beaucoup de votre énergie et de votre volonté, énergie et volonté dont vous avez besoin si vous voulez vous remettre en question. J’ai ensuite mis en évidence un mécanisme profondément ancré dans chaque joueur de jeu vidéo qui ne progresse pas et bien au-delà. Ce mécanisme fait exploser votre niveau de frustration avant même de commencer votre première partie. Ce mécanisme, c’est celui de jouer pour gagner. Dans un jeu vidéo aussi complexe que les jeux vidéo en ligne compétitifs, jouer pour gagner vous pousse à vous concentrer uniquement sur les éléments où vous n’avez justement aucun contrôle. Ce fait de se concentrer sur les autres et sur des critères qui n’ont rien à voir avec vous, vous poussera à créer des critères d’évaluation qui ne vous concerneront pas. Si vous jouez longtemps dans ce mode de jeu, vous serez convaincu que vous perdrez en grande partie à cause de vos équipiers plutôt que de réaliser que vous êtes la propre cause de votre manque de progression. Votre jeu se détériorera très rapidement et vous commencerez à prendre des décisions qui sont très discutables. En effet, vous serez convaincu que le seul moyen de gagner, est de gagner tout seul. Alors, vous aurez un jeu très personnel et très impulsif, ce qui mène directement à la défaite dans un jeu vidéo en équipe. Enfin, l’hypothèse disant que vous perdez à cause des autres est extrêmement séduisante, de nombreux joueurs s’y cachent d’ailleurs. Cette idée est encore plus séduisante quand vous êtes dans un état de frustration, à ce moment-là, cela vous permet de vous rassurer, alors que vous devriez être en train de vous battre, en train de vous améliorer.

 

Nous allons maintenant passer à la méthode qui vous permettra de détruire les sources de frustrations les plus importantes, c’est-à-dire celles qui vous empêchent totalement de progresser.

Vous passerez du mode « qu’est-ce que je dois faire pour gagner » à « qu’est-ce que je dois faire pour progresser ».

La méthode tient en 5 étapes.

  1. D’abord, vous devez lister au maximum de vos capacités, toutes les attentes que vous avez quand vous lancez une partie classée. Marquez tout ce dont vous avez besoin pour gagner. Car j’en ai bien conscience, il ne suffira pas de vous dire d’arrêter de « jouer pour gagner » pour que d’un seul coup de baguette magique vous arrêtiez.
  2. Pour le deuxième point de la méthode, vous allez regarder votre liste et mettre d’un côté ce qui concerne les autres, vous allez aussi y mettre toutes les choses qui ne sont pas sous votre contrôle absolu. De l’autre côté, vous y mettrez toutes les choses qui sont sous votre contrôle absolu et que vous pouvez travailler vous-même de votre côté.
  3. Une fois que cela sera fait, nous allons d’abord nous occuper des éléments qui ne sont pas sous votre contrôle. Votre but ici, sera de vous approprier tous ces éléments et de les rendre sous votre contrôle. Pour cela, vous allez tout rendre personnel. Par exemple si vous avez marqué : « je veux de bons équipiers », ça va se transformer en « je veux être un bon équipier ». Si vous avez marqué « je veux que les supports me soignent rapidement », vous le transformerez en « je vais me débrouiller pour que les supports puissent me soigner rapidement sans changer leur façon de jouer ». En clair, il faut faire complètement disparaître « l’autre » dans vos attentes. A aucun moment, ce dernier ne doit vous aider à atteindre votre objectif. Autre exemple, si vous marquez « je ne veux plus de joueurs Hanzo, Widow, etc. », vous le transformerez en « Je vais créer de l’espace pour que notre Hanzo/Widow puisse être à son potentiel maximal ». Le but ici, est d’arrêter de se servir des autres comme d’une excuse et de se mettre au travail afin de vous améliorer et de progresser dans le classement.
  4. La première chose qui me frappe quand je demande à un joueur d’Overwatch ce qu’il doit améliorer en ce moment, c’est qu’il est extrêmement vague. C’est-à-dire qu’il n’a aucune idée de ce qu’il doit faire pour être meilleur. Grâce aux trois points précédents, vous voilà avec plus d’une cinquantaine de choses à améliorer, voire à travailler tout court. Vous n’allez pas faire ça n’importe comment, si vous essayez de tout faire à la fois, vous n’y arriverez jamais. Alors voilà ce que vous allez faire, vous allez travailler les points un par un, mais seulement les points où vous êtes sûr que vous pourrez les améliorer en moins de 2 jours et facilement. Je ne parle pas d’être parfait, mais au moins de vous améliorer sur ces points. Mettez la barre aussi haut ou aussi bas que vous le souhaitez. Tant que vous êtes sûr de l’atteindre en deux jours, vous respecterez la méthode. Par exemple, « je veux devenir un bon équipier » va se traduire en un objectif simple et applicable tout de suite (mettez la barre aussi bas que vous le souhaitez), ça peut être par exemple « je veux protéger mes supports contre les flankers ». Ça ne suffit évidemment pas pour faire de vous un bon équipier, mais c’est un début.
  5. Dernier point, vous allez faire un roulement dans les améliorations, vous n’essaierez jamais d’améliorer deux fois de suite un même critère. Je vous conseille de les espacer d’au moins 3 améliorations. Par exemple, après avoir fait une amélioration sur le fait d’être un bon équipier, vous améliorerez votre choix de cible. Le but ici est d’éviter de tomber dans le piège qui consiste à dire qu’Overwatch, ce n’est que de l’aim, que du team play, que de la composition d’équipe, que de… bon, vous commencez à comprendre. En améliorant plusieurs choses à la fois, vous viendrez construire une image beaucoup plus nette du jeu, vous améliorerez alors vos connaissances sur le jeu et cela vous apportera de nombreux bénéfices.

 

A vous de jouer maintenant !

Ce qui sera difficile ici, c’est d’accepter le fait que la méthode que vous avez utilisée depuis le début de votre carrière de joueurs de jeux vidéo, est en fait totalement contre-productive. Je sais que vous aimez énormément cette idée de « jouer pour gagner ».  Cette méthode est en effet très séduisante, elle ne nous pousse jamais à nous remettre en question, les erreurs viennent toujours des autres. Beaucoup des joueurs que je coach ont mis longtemps à passer le cap et ils ont dû apprendre à le faire dans la douleur. Il est nettement plus facile de lâcher prise et d’essayer une nouvelle méthode qui marche, que de s’accrocher à l’ancienne et de découvrir petit à petit que l’on était la cause du problème depuis le début.

Mais je ne me fais aucun souci, tous les joueurs que j’ai coachés qui voulaient sincèrement progresser ont franchi le pas et ils ne reviendront jamais en arrière. Vous ferez donc de même si vous avez réussi à regarder la vidéo jusqu’au bout.

 

 

J’ai conscience que mes vidéos sont longues, mais elles ne sont pas spécialement faites pour vous divertir. Elles ont pour but de vous apporter quelque chose qui vous permettra d’aller plus loin si vous le souhaitez.

Encore une fois, vous ne trouverez pas de vidéo du type « deviens master sans forcer » sur ma chaîne.

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