L’excès de confiance, un frein majeur dans votre progression dans les jeux vidéo

de | 17 novembre 2017

Si vous jouez pour progresser dans les jeux vidéo compétitifs, forcément il y aura des hauts et des bas. Quand vous êtes dans la phase montante, c’est l’extase. Vous avez l’impression de tout comprendre, de savoir comment jouer à votre jeu vidéo pour être efficace et vous avez une longueur d’avance sur vos adversaires. Par contre, quand vous êtes dans le creux de la vague, c’est l’extrême opposé. Vous avez l’impression de faire tout ce qu’il faut, vous avez même l’impression de jouer beaucoup mieux que votre adversaire et pourtant c’est lui le vainqueur. Cette situation crée énormément de frustration en vous. C’est d’ailleurs cette frustration qui vous pousse à enchaîner les parties sans vraiment réfléchir, ce qui mène donc à la répétition des erreurs que vous avez faites.

Il est tout à fait normal d’avoir des hauts et des bas, par contre il y a une mécanique à l’œuvre qui est très spécifique et qui est due à une erreur très importante que vous faites. Cela crée le creux de cette vague et le fait que vous n’arrivez tout simplement pas à en sortir. Comprendre cette mécanique vous empêchera tout simplement d’avoir des bas. Oui c’est possible, mais cela demande des efforts, cela demande de ne pas jouer comme un enfant en enchaînant des parties et en espérant qu’une puissance supérieure viendra vous frapper de sa grâce. Une fois que vous aurez bien compris cela, presque rien ne pourra vous arrêter. Devant chaque obstacle que vous rencontrerez, vous vous efforcerez de trouver les armes qu’il vous faut, plutôt que de perdre votre temps à lancer des parties sans réfléchir. Avec tout ce temps que vous économiserez, vous pourrez l’investir dans votre progression, dans la collecte d’informations manquantes afin de passer au niveau supérieur.

Pourquoi est-il si dur de progresser dans les jeux vidéo, quelle est donc cette mécanique à l’œuvre ?

Laissez-moi vous décrire exactement la façon dont vous progressez. Au départ, vous avez tout à apprendre, alors il vous suffit simplement de lancer le jeu, faire quelques parties pour progresser. Parce que vous progressez à vue d’œil, il est très motivant de continuer de jouer. En effet, chaque partie vient nourrir la suivante. Vous êtes donc dans cette phase où vous avez l’impression de comprendre de mieux en mieux comment le jeu vidéo en question doit être joué. Et le meilleur dans cette histoire, c’est que ça marche. Le problème, c’est que vous n’avez pas réalisé qu’il est de plus en plus difficile de progresser de cette façon. En effet, chaque partie continue de nourrir la suivante, mais à chaque fois de moins en moins, jusqu’au moment où on ne voit plus du tout la différence.

Jeu vidéo, jeux vidéo, Call of duty WWII

Jeu vidéo : Call of duty, WWII. Les Call of duty cherchent un nouveau souffle. Ils répètent inlassablement la même recette, point par point et ils se demandent encore pourquoi les joueurs les boudent de plus en plus.

Cet âge d’or a créé en vous un excès confiance, cet excès de confiance c’est de se dire « j’ai tout compris ». Parce que vous avez la conviction d’avoir tout compris, vous ne vous remettrez pas en question efficacement, vous ne verrez même pas un dixième des erreurs que vous faites. C’est exactement cette mécanique qui fait qu’à chaque fois que vous êtes dans le creux de la vague, vous y restez entre dix fois et cent fois plus de temps que quand vous êtes au top. Parce que c’est un excès de confiance, absolument rien ne vous poussera à vous dire que le problème vient peut-être de vous. Je veux être clair avec vous, le problème vient clairement de vous.

Les 3 symptômes les plus évidents de l’excès de confiance

Laissez-moi vous décrire ici les trois symptômes de cet excès de confiance.

1. « C’est normal si c’est dur, c’est normal si ça fait 14 000 parties que je n’ai pas progressé, c’est comme ça »

Le premier symptôme le plus évident, c’est une conviction limitante que vous avez créée. Pour vous, il est normal qu’il soit dur de progresser, il est normal que la difficulté soit aussi élevée, que vous soyez un joueur professionnel, ou en ligue bronze. J’ai vu des joueurs en ligue bronze avec plus de 15 000 parties me soutenir qu’il n’avait tout simplement pas les capacités physiques naturelles des joueurs professionnels et que c’était l’unique chose qui les séparait d’eux. Ces mêmes joueurs, je les ai débloqués en 2 heures de coaching, ils sont passés à la ligue au-dessus en seulement une journée. Faites la comparaison 14 000 parties de 15 minutes en moyenne, comparé à 2 heures. Demandez-vous si cela vaut la peine de se remettre en question.

Laissez-moi vous rappeler une règle d’or évidente, si vous faites pendant plusieurs heures quelque chose et que vous ne vous améliorez pas, vous faites tout simplement n’importe quoi. Il est donc normal que vous ne progressiez pas, vous pouvez faire n’importe quoi 15 000 fois, 150 000 fois, si vous ne faites pas les choses correctement, il n’y a aucune raison que vous vous améliorez

Autrement dit, l’excès de confiance ici vous à retirer votre capacité à raisonner. Je le répète, à moins d’être extrêmement stupide, il est impossible de croire que faire une chose 14 000 fois correctement ne vous apporte aucune amélioration. Alors arrêtez de croire que le problème ne vient pas de vous et aller voir chez les autres comment ils font pour progresser.

2. « Je ne peux pas faire ça », « c’est impossible »

Le deuxième obstacle qui est aussi très répandu, c’est votre capacité à croire que vous donnez déjà le meilleur de vous-même, alors vous n’essayez même pas d’aller plus loin. Concrètement, quand quelqu’un vous donne une piste d’amélioration, votre réponse sera du type « mais je peux pas, j’étais en train de me faire tirer dessus ». C’est-à-dire qu’avant même d’essayer d’appliquer la correction qu’on vous a donnée, vous baissez les bras, vous laissez tomber, vous n’essayez même pas de trouver comment vous pourriez appliquer la correction et vous préférez tout de suite abandonner.

C’est de loin le comportement le plus dommageable que vous pouvez avoir et c’est aussi le comportement le plus répandu chez les joueurs de jeux vidéo qui ne progressent pas, qui sont au même classement depuis quatre saisons et qui se demandent encore pourquoi est-ce qu’ils ne progressent pas. La réponse est simple, si vous ne progressez pas c’est parce que vous avez arrêté d’essayer. Et non, lancez des parties tous les jours sans réfléchir ce n’est pas essayer de progresser.

3. Parce que votre façon de jouer fonctionne face à des adversaires faibles, vous faites l’hypothèse qu’elle marchera aussi contre des adversaires plus expérimentés

Dernier symptôme de l’excès de confiance, parce que vous aviez une façon de jouer qui vous a permis de monter jusqu’au point où vous êtes, vous estimez que s’il y a quelque chose à corriger, cela ne peut pas venir de ce que vous avez appris auparavant.

La cause racine de ce problème, c’est ce que j’appelle le biais du résultat. Parce que vous aviez une façon de faire (méthode) avant et qu’elle vous donnait des bons résultats, vous faites la conclusion que la méthode est bonne. C’est un très mauvais raisonnement. Les joueurs les plus expérimentés seront capables d’exploiter vos faiblesses et si vous jouez comme si vous étiez face un joueur débutant, forcément vous allez vous faire punir.

Avant de faire l’hypothèse que ce que vous faisiez avant était correct, posez-vous la question de pourquoi c’était correct, de l’avantage stratégique ou tactique que vous aviez sur votre adversaire en jouant de la façon dont vous jouez. Est-ce que cette même façon de jouer comporte les mêmes avantages tactique, stratégique face à des adversaires plus expérimentés ? Je vais vous aider, la réponse est non, il y a clairement des brèches dans votre méthode et vos adversaires les exploitent. Vous devez donc trouver ces brèches et les combler.

3 réflexes à adopter immédiatement pour progresser

Je vais vous donner ici les 3 réflexes qui m’ont permis de progresser rapidement. Ces 3 réflexes, je les enseigne aux joueurs que je coach et les résultats sont garantis.

  1. Si après une heure de jeu, vous n’avez tout simplement rien appris, vous n’avez pas changé votre façon de jouer ou rajouter un élément pour renforcer votre niveau de jeu, vous êtes en train de jouer et non pas de vous entraîner. Avant chaque session de jeu, fixez-vous des objectifs concrets. Dire « Je veux jouer mieux » n’est pas un objectif, ce n’est absolument pas concret. Que voulez-vous améliorer? votre placement? votre visée? votre esquive? votre communication? Fixez-vous un objectif et pendant une heure, acharnez-vous à l’atteindre ;
  2. Quand quelqu’un vous donnera un conseil, au lieu de tout de suite vous mettre sur la défensive laissez l’idée germer en vous. Posez-vous la question « comment est-ce que je peux appliquer le conseil qu’il vient de me donner ? ». Son conseil n’est sûrement pas applicable à l’instant, mais voyez les éléments que vous devez mettre en place, comment vous devez modifier votre façon de jouer afin de pouvoir suivre ce conseil ;
  3. Posez-vous la question « pourquoi ». Pourquoi est-ce que je fais ce que je fais ? Pourquoi est-ce que je me place la je me place ? Quels sont les avantages ? Quels sont les inconvénients ? Quelle devrait être mon placement idéal ? Ici, remettez tout en cause, cherchez une explication pour tout. Si votre réponse à une de ces questions est « je ne sais pas », alors il manque quelque chose dans vos connaissances, alors vous êtes en train de jouer au hasard et il ne faut donc pas s’étonner que vous n’arriviez pas à progresser.

Comme vous pouvez le voir, ces trois réflexes contrecarrent directement les comportements que j’ai cités ci-dessus. En adoptant ces trois réflexes, vous verrez immédiatement un changement chez vous. Vous ne ferez plus partie de ces joueurs frustrés qui cherchent encore pourquoi le sort s’acharne sur eux et vous vous mettrez directement au travail pour combler vos défauts.

Défi

A vous de jouer maintenant ! Sélectionnez un des trois réflexes que j’ai cités ici et forcez-vous à l’appliquer. Je ne vais pas vous le cacher, cela sera très difficile. En effet, les comportements que j’ai cités au-dessus, vous les avez cultivés pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, voire même plusieurs années. À cause de cela, vous en avez fait des habitudes, voire même pire, vous en avez fait des traits de caractère. Accrochez-vous, appliquez la méthode du mieux que vous le pouvez et récoltez le fruit de votre travail.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.