Deuxième obstacle qui vous empêchera de progresser : « pour être meilleur, il suffit de jouer plus »

de | 30 mars 2018

Je me lance actuellement dans la création d’une série de vidéos afin de compléter le bonus gratuit que vous pouvez télécharger après vous être inscrit sur mon blog via l’un des formulaires vous demandant votre prénom et votre adresse e-mail. Cette série de 7 vidéos a pour but de pointer du doigt les 7 obstacles majeurs que j’ai identifiés qui empêchent les joueurs de jeux vidéo compétitifs en équipe de progresser. Je prends ici le cas du jeu vidéo Overwatch, mais les erreurs sont facilement transposables d’un jeu vidéo à l’autre.

Dans cette deuxième vidéo, nous verrons précisément comment une conviction limitante partagée par de nombreux joueurs empêchent ces derniers de progresser complètement sans qu’ils s’en rendent compte.

Dans cet article, vous trouverez une retranscription texte de la deuxième vidéo intitulée : Obstacle 2 La Conviction Limitante. Cliquez simplement sur l’image pour être redirigé sur la vidéo Youtube.

Jeu vidéo, jeux vidéo, Overwatch

Jeu vidéo : Overwatch. Deuxième vidéo bonus.

Retranscription de la vidéo, Obstacle 2 La Conviction Limitante

Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo du blog centres-dinteret-jeux-video.com. Je suis Joseph Nguyen, auteur de ce blog et coach sur Overwatch.

Cette vidéo est la deuxième vidéo d’une série de sept vidéos qui décriront sept obstacles qui vous empêchent aujourd’hui de progresser dans classement.

Dans cette vidéo, nous verrons ensemble le second obstacle qui empêche les joueurs de progresser dans les jeux vidéo compétitifs en équipe comme Overwatch, League of legends et bien d’autres.

Je vous montrerai comment semer le doute dans votre niveau de jeu afin d’y voir les défauts. Cette première condition est indispensable si vous voulez progresser. Mais avant de vous présenter cet obstacle, nous allons démonter ensemble une pseudo-vérité qui circule chez les joueurs de jeux vidéo. Cette pseudo-vérité c’est de dire que pour être meilleur dans les jeux vidéo, il suffit d’aligner les heures.

Vous verrez cette déclaration partout. Sur les forums par exemple, quand un joueur demandera de l’aide, vous pouvez être sûr à 100 % que les trois premières réponses données contiendront « bah joue plus ».

Laissez-moi vous poser deux questions :

  • Avez-vous l’impression, ou pensez-vous, progresser rapidement dans votre jeu vidéo ? (compétitifs comme Overwatch, LoL, autres…)
  • Qu’avez-vous appris concrètement, précisément, dans votre jeu vidéo depuis une semaine, deux semaines, un mois, deux mois ?

À cette question, la plupart des joueurs que je coach me donne des réponses extrêmement vagues : « je vise mieux », « je me positionne mieux », « je soigne mieux ». Ou ils me donnent une autre réponse bien plus convaincante : « pas grand-chose », voire même « rien ».

Si votre réponse est vague, c’est que vous n’avez finalement pas appris grand-chose. Du moins, rien qui ne soit vraiment important, déterminant.

Pour ceux qui ont toutefois beaucoup de chance et qui ont effectivement appris quelque chose de concret et de puissant, j’ai une troisième question juste pour vous :

  • Est-ce que vous pensez réellement que vous aviez besoin du temps que ça vous a pris pour apprendre ce que vous avez appris ?

Par exemple, imaginons que pour apprendre ce que vous avez appris, il vous a fallu un mois. Vous pensez vraiment que vous aviez besoin d’un mois entier pour apprendre ça ? Ou est-ce que vous pensez que vous auriez pu l’apprendre bien plus rapidement si vous vous étiez posé les bonnes questions ?

La réponse que j’obtiens pratiquement tout le temps à cette question n’est pas celle que l’on croit, pas celle que j’attends.
C’est-à-dire que la personne ne me dira pas : « non, je pense que j’aurais pu progresser plus vite en posant mieux le problème ». Mais elle me dira plutôt : « je ne sais pas ».

Et ça, c’est encore bien pire que la réponse que j’attendais. Si je reformule sa réponse, la personne me dit : « je n’ai aucune idée de ce que je fais pendant que je m’entraîne ». Concrètement, la personne va enchaîner les heures de jeux et espérer qu’elle va apprendre quelque chose au bout d’un moment, elle va espérer avoir un déclic.

Le plus fou dans tout ça, c’est que presque tous les joueurs font exactement la même chose. Ils enchaînent les heures et espèrent progresser au fur et à mesure, même si ça fait trois mois qu’ils ne progressent pas d’un poil et alors qu’ils jouent quatre heures par jour.

Il ne faut pas croire non plus que les joueurs de jeux vidéo qui ne progressent pas en tirent beaucoup de plaisir de ces heures de jeux. Plus vous stagnez et plus ça va créer de la frustration chez vous, plus vous aurez de chances de faire de très mauvaise session de jeu.

Arrivé à un moment, cette frustration sera tellement forte que vous essaierez par tous les moyens de trouver ce qui vous bloque. Mais il sera déjà trop tard, vous êtes déjà totalement perdu. Vous ne savez absolument pas ce qui vous bloque, vous avez même la certitude que vous faites tout ce qu’il faut pour progresser. Cela va créer un cercle vicieux. Parce que vous êtes bloqué, vous serez frustré et parce que vous serez frustré, vous ne pourrez pas réfléchir posément et donc vous débloquer.

Ce que vous aimeriez avoir, c’est une méthode bien ficelée pour vous débloquer. Une méthode qui vous permet de savoir si vous allez dans la bonne direction ou non. Vous voulez savoir si les efforts que vous êtes en train de déployer seront récompensés. Et surtout, vous voulez savoir quand et c’est normal. L’obstacle que je vise à détruire ici est justement celui qui vous bloque l’accès à une méthode de ce genre.

 

Nous venons de voir ensemble, qu’enchaîner les heures, ne vous permettra pas de vous améliorer. Que les heures n’ont absolument aucune influence sur votre niveau de jeu. Que la pseudo-vérité : « Il faut aligner les heures pour être meilleur » est totalement fausse.

 

Mais avant de vous donner la méthode qui vous permettra de progresser, vous devez bien comprendre comment vous en êtes arrivé là et que c’est logique, que ce n’est pas une force surnaturelle extérieure qui vous a rendu incapable de progresser.

 

Pourquoi les joueurs de jeux vidéo sont prêts à tout pour continuer de croire dans quelque chose qui ne marche tout simplement pas ?

Pour répondre à cette question, analysons la courbe de progression d’un joueur de jeux vidéo lorsqu’il découvre un nouveau jeu. Sur ce graphe, j’ai représenté en ordonnée le niveau de jeu et en abscisse le temps de jeu investi. On voit généralement que la courbe est ascendante en fonction du temps. En y regardant de plus près, on peut découper cette courbe en quatre parties.

En vert, la première phase. Dans cette phase, vous avez de l’expérience bien sûr, mais vous êtes aussi en train de découvrir le jeu. Parce que vous êtes un débutant, chaque partie viendra vous rendre plus fort. Vous apprendrez énormément de choses sur le jeu vidéo en question. Parce que jouer plus suffit largement pour progresser, vous ferez la conclusion que : « jouer plus suffit pour être meilleur ».

Nous allons ensuite rentrer dans la phase deux en jaune. Ici encore, « jouer plus suffit pour être meilleur ». À une différence près, la vitesse de progression baisse de plus en plus. Alors vous allez faire une autre conclusion : « jouer plus suffit pour être meilleur et il faut donc que je joue vraiment beaucoup plus que les autres pour être meilleur ». C’est la compétition qui voudrait ça. Si je veux être meilleur que celui d’en face, je dois jouer beaucoup plus que lui. C’est une conclusion logique encore une fois. En effet, vous êtes parti du principe que votre première déclaration : « jouer plus suffit pour être meilleur » était vraie. Vous n’avez donc pas le réflexe de la remettre en question si elle ne marche plus. Parce que la zone en jaune peut durer très longtemps, vous ne remarquerez même pas que, petit à petit, votre rendement baissera jusqu’à atteindre zéro.

Vous allez donc entrer dans la phase trois représentée en rouge ici. Dans cette zone, vous pouvez jouer une heure, 10 heures, 100 heures, 200 heures, votre niveau ne changera pas d’un poil. Donc la seule conclusion logique que vous pouvez faire est la suivante : « pour devenir meilleur, il ne suffit pas de jouer plus ».

Du moins ça, c’est ce que vous feriez en théorie. Dans la pratique, c’est tout autre chose. Parce que la phase une et deux ont duré très longtemps, vous allez prendre votre première déclaration pour une vérité divine. Parce que cela a marché et que cela a dicté votre façon de jouer, de vivre pendant très longtemps, vous ne pouvez tout simplement pas concevoir la possibilité que vous aviez tort. Vous allez donc commencer à vous créer des excuses bidons pour expliquer votre absence de progression.

Dans ces excuses, on retrouve :

  • « Je n’ai pas les bons gènes ». Ou comment essayer de faire appel à de la science pour justifier son incompétence.
  • « Je ne joue pas encore assez, il faut que je joue plus jusqu’à ce que le déclic se produise ». En gros, vous allez attendre qu’un miracle se produise pour monter dans classement.
  • « Je n’ai pas de facilité pour progresser ». Ça tombe bien, ce n’est facile pour personne. Les facilités vont vous permettre d’aller plus loin avant de bloquer, mais le reste viendra d’un raisonnement, d’une méthode.
  • « On ne peut par apprendre à être meilleur, c’est du feeling ». Ou comment avouer que l’on n’a absolument aucune idée de ce que l’on fait.
  • « Je perds à cause des autres, à cause de mon équipe ». Pourtant, des joueurs font des Bronze to Master tous les jours et ça ne les dérange pas du tout.

Le point commun entre toutes ces excuses, et qu’elles vous déresponsabilisent de tout. Si on devait les résumer, on dirait : « ce n’est pas ma faute ».

 

Récapitulons tout ça. Vous avez vu dans un premier temps qu’aligner les heures n’était tout simplement pas suffisant pour progresser à partir d’un certain niveau. Je dirais même qu’au point où vous en êtes, il ne sert à rien de jouer plus d’une heure par jour. Puis, je vous ai expliqué pourquoi, malgré le fait qu’enchaîner les heures ne fonctionne tout simplement pas, les joueurs de jeux vidéo continuent de le faire malgré tout. Vous avez pu comprendre que cela était dû à des expériences passées et qu’il fallait maintenant remettre en cause cette pseudo-vérité qui marchait très bien au début : « pour être meilleur, il suffit d’aligner les heures », mais qui ne marche plus du tout ensuite.

 

Dans n’importe quel domaine, dans n’importe quel autre contexte, une méthode inefficace serait immédiatement mise à l’écart. Mais pas quand il s’agit de jeux vidéo.

Nous allons voir ici, les cinq éléments qui ne sont que les conséquences d’avoir joué aussi longtemps avec cette croyance que les heures suffisent. Ces cinq éléments poussent les joueurs à ne jamais remettre en question leur méthode qui ne marche absolument pas. Ils vous empêcheront aussi de vous remettre véritablement question. J’insiste sur le mot véritablement, parce que j’ai croisé beaucoup de joueurs qui prétendaient savoir se remettre en question, mais aucun ne savait le faire concrètement. Dire de temps en temps « mon jeu n’est pas bon » ou « j’ai fait des erreurs ici », n’est pas une remise en question. Mais avant ça, laissez-moi vous décrire rapidement la dernière zone en orange.

 

La zone orange de la courbe correspond à la courbe de progression typique d’un joueur qui s’améliore. Elle n’est pas encore optimale, mais elle a au moins le mérite d’améliorer vos performances dans un temps très court (compter une durée de quelques jours pour chaque plat de la courbe). C’est-à-dire que le joueur va grimper dans le classement parce qu’il vient de corriger une erreur dans son jeu. Puis, il va connaître un autre plat parce que quelque chose le dépasse. Il va trouver son erreur, trouver une solution et surtout il va appliquer la correction en quelques jours et il continuera de grimper dans le classement pour répéter le processus à l’infini.

 

Voyons maintenant ces cinq éléments qui vous empêcheront totalement de progresser et surtout, de vous remettre en question voire de seulement remettre en question la pseudo-vérité : « pour être meilleur, il suffit de jouer plus ».

Commençons par l’élément le plus évident, l’hyper-accessibilité des jeux vidéo. Tout dans un jeu vidéo est fait pour que vous éprouviez du plaisir, que vous soyez bon ou mauvais. Le côté ludique, interactif, ergonomique vous donne la sensation que tout est facile à faire et que n’importe qui peut faire de belles actions et donc prendre du plaisir. Quand vous commencez un nouveau jeu, cette envie de jouer va vous pousser à enchaîner les parties. Vous aurez non seulement l’excitation de découvrir quelque chose de nouveau, mais l’hyper-accessibilité vous pousse à lancer toujours plus de parties. Vous allez atteindre rapidement un état de « flow ».

Qu’est-ce que l’état de flow ? C’est un état de concentration maximale sur ce que vous faites. Vous ne ressentez ni la fatigue, ni la faim et rien d’autre ne vous intéresse à part ce que vous faites : le jeu. Nous avons tous connu cet état de flow. Que ce soit au travail, face à un problème ou quand on joue avec des amis. Dans ces moments, le temps passe très vite et nos capacités sont décuplées. Nous absorbons énormément d’informations en très peu de temps.

Parce que cet état de flow où nous sommes capables d’absorber beaucoup d’informations coïncide avec le moment où l’on commence à nouveau jeu et où il y a donc beaucoup de choses à apprendre, notre progression va être fulgurante. Parce que les jeux vidéo sont devenus très simples, mais aussi très complexes, cette phase de découverte peut durer des dizaines d’heures. Alors les joueurs de jeux vidéo feront la conclusion logique que : « pour être meilleur, il suffit de jouer plus », car c’est exactement de cette façon que la phase de découverte fonctionne.

Première erreur que vous allez commettre ici : « jouer plus suffit pour être meilleur ».

 

Deuxième élément qui vous empêchera de progresser, une mauvaise définition de ce qu’est un expert.

Très rapidement, n’importe quel joueur se verra comme un expert du jeu, pour peu qu’il ait joué quelques dizaines d’heures. En effet, le joueur est encore dans la phase une et deux de découverte où il suffit simplement de lancer des parties pour devenir meilleur. Que ce joueur soit ligue Bronze ou dans le Top500, il se verra comme un expert du domaine et il aura l’impression de tout savoir sur tout. Mais c’est une très mauvaise définition d’un expert.

Un expert n’est pas seulement quelqu’un qui a passé des centaines d’heures sur un sujet, mais quelqu’un qui en sait beaucoup plus qu’une grande partie de la population. Le temps investi compte bien sûr dans le fait d’en savoir plus que les autres, mais ce n’est qu’une partie infime du travail d’un expert. Pour être un véritable expert du domaine, vous devez sans cesse vous remettre en question, détruire ce que vous estimiez vrai, ou acquis pour en trouver les failles et donc posséder des connaissances bien plus solides. Pouvoir répéter mot pour mot ce que vous avez lu dans des dizaines de guides ne fait pas de vous un expert. Bien au contraire, vous faites juste comme tout le monde, comme la masse.

Deuxième erreur : « aligner suffisamment d’heures fera de moi un expert légitime ».

 

Troisième élément qui vous empêchera de vous remettre en question, de progresser : la malédiction de l’expert. Si vous vous voyez comme un expert, alors vous aurez de grandes chances de subir leur malédiction. Avoir conscience de cette malédiction et y faire attention, fera la différence entre un véritable expert et un « expert comme les autres ». Cette malédiction a les effets suivants : votre opinion sera supérieure à celle des autres à vos yeux et vous ne pouvez pas imaginer vous tromper. Au point où vous n’avez même pas besoin de preuves solides pour prendre ce que vous dites comme une vérité universelle. Cette malédiction un deuxième effet plus perfide, elle va modifier votre méthode de raisonnements. Concrètement, quand vous vous poserez une question, vous écouterez votre instinct et vous chercherez des exemples qui vont dans le sens de vos croyances. En aucun cas, vous n’essaierez de les remettre en question pour savoir si ce que vous pensez est solide. Au passage, ça ne sera jamais le cas. Rapidement, vous vous construirez un monde où vous avez toujours raison, où vous savez tout, même si votre classement n’a pas bougé depuis des mois.

Troisièmes erreurs : vous ne pouvez pas vous tromper, tout ce que vous dites est vrai. Pour information, cette erreur va exactement à l’encontre de la remise en question.

 

Quatrième élément : un système de récompenses qui nourrit votre ego. Dans les jeux vidéo les plus prenants, tout est fait pour vous redonner l’envie de jouer, de lancer une partie supplémentaire. Ce qui marche à tous les coups avec les joueurs de jeux vidéo et bien au-delà, c’est les récompenses. Tout est fait dans ce jeu pour vous sentir puissant : élimination qui apparaît en gros, médaille d’or, multi-kill, team kill, les capacités ultimes qui vous permettent de décider de l’issue d’un team fight. Vous allez petit à petit vous voir comme un joueur remarquable à votre niveau. Vous allez sentir que vous valez plus que vos équipiers. Rapidement, vous aurez un ego démesuré. Il n’est pas rare de croiser des joueurs en ligue Bronze dire des choses comme : « je devrais être Master, mais mes équipiers me ralentissent ». Non seulement vous n’aurez jamais tort à cause de la malédiction de l’expert, mais en plus le jeu lui-même vous dit en permanence que vous êtes le plus fort.

Quatrième erreurs : un ego surdimensionné, « je suis en Bronze, mais je devrais être Top500, c’est à cause de mes équipiers que je ne monte pas. La preuve, j’ai eu une médaille d’or ».

 

Cinquième élément : la création d’une conviction limitante. Tous les éléments précédents vont venir créer une conviction limitante chez vous. Une conviction limitante, c’est une croyance profonde que l’on a et qui nous bride, qui nous empêche totalement de progresser, de voir les choses sous un autre angle. On a beaucoup de croyances limitantes, dans de nombreux domaines, des espèces de vérité et qui n’en sont absolument pas et qui nous empêchent de devenir meilleur. Pour les joueurs de jeux vidéo, la conviction limitante aura pour effet d’arrêter votre progression, vous faire tourner en rond en étant persuadé d’être sur le bon chemin. Vous serez persuadé que c’est normal que cela soit si difficile, alors qu’en fait vous ne faites que perdre votre temps.

Cinquième erreur ici, la conviction limitante que vous allez vous créer est la suivante : « pour devenir meilleur, pour devenir un expert, pour ne jamais se tromper, il suffit de jouer plus.

 

Je pense maintenant que vous commencez à bien comprendre que vous n’êtes pas arrivé sur cette mauvaise conclusion par hasard. Jusqu’ici, nous avons vu qu’aligner les heures n’est plus suffisant pour vous afin de progresser. Vous avez ensuite compris que cette croyance que les heures suffiront, vient avant tout d’une conclusion que vous avez faite lors de la phase de découverte du jeu où il y a tout à apprendre. Ensuite, vous avez appris que le fait de croire que tout repose sur le nombre d’heures a créé chez vous une certitude que vous êtes un expert dans votre jeu vidéo et que vous avez percé le secret pour devenir un excellent joueur. Par conséquent, vous êtes convaincu d’être sur le bon chemin, même si ça fait des dizaines d’heures que vous n’avez absolument pas progressé. Et c’est tout ce chemin qui vous a mené à votre blocage aujourd’hui.

 

Dans un instant je vais vous présenter une méthode qui vous permettra de briser ces mauvais réflexes que vous avez construits tout au long de votre carrière vidéoludique. J’ai parfaitement conscience que certains d’entre vous croient encore dur comme fer qu’aligner les heures est la seule façon de progresser. Alors je vais vous exposer clairement les choses. Si vous êtes satisfait de vos performances, si investir une centaine d’heures de jeux pour vous améliorer de quelques pourcents vous satisfait, ne changez rien. Mais si vous n’êtes pas satisfait, si vous voulez aller plus vite, qu’est-ce que cela vous coûte d’essayer une autre méthode ?

Vous l’aurez deviné, la méthode consiste à vous obliger à observer concrètement vos propres limites. Dans votre tête, vous savez tout. Ici, je vais vous montrer que vous ne savez rien, du moins rien qui ne fasse la différence. Vous connaissez bien sûr les grandes lignes, mais aucun détail et c’est dans les détails que les améliorations se font.

Parce que vous aviez une mauvaise définition de ce qu’est un expert, vous n’avez fait qu’accumuler des heures de jeux. Vous n’avez pas remis en question ce que vous saviez ou ce que vous pensiez savoir.

En appliquant sincèrement cette méthode, vous commencerez tout de suite à entrevoir pourquoi vous ne progressez pas, pourquoi vous êtes bloqué dans classement. Vous réaliserez que vous en savez beaucoup moins sur le jeu que ce que vous pensiez. Vous réaliserez que ce que vous savez est bien trop vague pour être utile. En ayant des réponses claires à des questions capitales comme : « quel est le rôle de mon personnage ? », « Quels sont les points forts de mon personnage ? », « Comment puis-je au mieux utiliser mes aptitudes pour apporter un maximum à mon équipe ? » et bien d’autres questions.

Vous pourrez trouver les erreurs que vous faites avec la précision d’un laser. Cela vous permettra de lancer vos parties classées en ayant un but extrêmement précis à atteindre plutôt que de simplement jouer la gagne. Encore une fois, jouer la gagne, jouer pour gagner est le meilleur moyen de perdre, car vous ne ferez que vous poser les mauvaises questions. Jouer plutôt pour vous améliorer constamment et le classement grimpera de lui-même. Pour être très concret, une utilisation sincère de la méthode vous permettra de vous améliorer à chaque partie classée plutôt que de jouer une centaine d’heures en espérant un déclic.

Passons maintenant à la méthode. Elle tient en cinq points. La méthode, je pense que vous vous y attendez, vise à détruire les cinq éléments que nous avons cités précédemment :

  1. Jouer plus suffit pour être meilleur ;
  2. Aligner suffisamment d’heures fera de moi un expert légitime ;
  3. Je ne peux pas me tromper, tout ce que je dis est vrai ;
  4. C’est à cause de mes équipiers que je ne monte pas, je suis meilleur qu’eux ;
  5. Je ne peux pas me tromper, je suis un expert, tout ce que je fais va dans le bon sens afin de me permettre de devenir meilleur et de monter dans le classement.

L’idée principale contre laquelle je me bats dans cette vidéo est : « pour être meilleur, il suffit de jouer plus ». Cela ne vous étonnera donc pas si la méthode que je vous propose vous impose de réfléchir plutôt que d’enchaîner les parties bêtement en répétant inlassablement les mêmes erreurs.

Voyons maintenant les cinq points de la méthode :

  1. Définissez le rôle du personnage que vous jouez. Pour vous aider, utilisez les points forts et les points faibles de votre personnage. Soyez précis. Dire que le tank doit tank n’est pas une définition par exemple. Vous êtes soi-disant un expert, alors prouvez-le. Vous éviterez à tout prix d’être vague, tout le monde peut être vague et dire les grandes lignes. Soyez précis, concret, décrivez ce que vous devez observer pendant la partie. Cela vous permettra de jouer le personnage au maximum de son efficacité.
  2. Comment puis-je au mieux utiliser mes aptitudes pour moi-même ? (Aspect solo). Typiquement le deflect de Genji est très souvent utilisé pour se sauver soi-même. Vous avez donc évité votre propre mort.
  3. Comment puis-je au mieux utiliser mes aptitudes pour apporter le maximum à mon équipe ? (Aspect équipe). Le deflect de Genji peut aussi être utilisé pour l’équipe et permettre à son équipe d’avancer en infligeant un maximum de dégâts à l’équipe adverse.
  4. Comment puis-je au mieux utiliser ma capacité ultime ? Ou aussi, comment ne pas la gâcher ?
  5. Sélectionnez un élément dans la liste que vous ne faites pas assez souvent. Par exemple, si vous n’utilisez pas assez la canette de soin de Soldat76 pour soigner votre équipe, vous ferez très attention à cela pendant vos prochaines parties classées avec Soldat76. Vous le ferez jusqu’à ce que cela devienne une habitude. Une fois que cela sera fait, félicitations, vous venez de concrètement vous améliorer.

Répétez ce processus à l’infini et progressez tous les jours plutôt que tous les ans. Ici vous l’aurez compris, il ne s’agira pas de faire des bonds de performances de 30 % en une seule fois, mais plutôt de réaliser très rapidement de petites améliorations. Plus vous serez rapide, plus vous serez discipliné à suivre la méthode et plus vite vous progresserez, plus vite vous grimperez dans le classement.

 

À vous de jouer maintenant !

Je tiens à vous prévenir, cela sera difficile, surtout au début. Très souvent, vous vous direz : « je ne sais pas », « je ne sais pas ce que je dois dire d’autres », « je ne sais pas si c’est suffisant », « je ne sais pas ce qu’il attend de moi ». Sachez que même si c’est désagréable, « je ne sais pas » est à la fois la pire réponse que vous pouvez donner, mais dans votre cas c’est aussi la meilleure.

En effet, quand vous dites « je ne sais pas », c’est la pire chose qui puisse vous arriver, car vous êtes perdu. Mais dans votre cas, parce que vous souffrez de la malédiction de l’expert et que vous avez l’impression de tout savoir sur tout, alors que ce n’est clairement pas le cas, dire « je ne sais pas » est le meilleur remède pour briser la malédiction. Vous êtes enfin face à vos limites, vous les observez concrètement. Ce qui va faire de vous un meilleur joueur ou non, c’est la décision que vous prendrez ensuite. Est-ce que vous allez vous mettre à réfléchir, à chercher les informations pour vous permettre de répondre à la question. Ou est-ce que vous allez vous écrouler comme un enfant qui ne trouve pas la réponse tout de suite, est-ce que vous allez vous énerver sur quelque chose qui n’est finalement que le reflet de vos limites ? Dire « je ne sais pas » est la première étape vers une remise en question sincère.

 

Donc appliquez la méthode du mieux que vous le pouvez. Si vous pensez que ce n’est pas suffisant ou que c’est difficile, c’est très bien. Cela veut dire que vous êtes sur le bon chemin pour progresser. Ne laissez pas tomber quand ça devient difficile, quel genre de joueur qui veut progresser laisse tomber quand c’est difficile. Continuez de vous battre, d’essayer de répondre aux questions, même si cela vous prend beaucoup de temps, c’est même encore mieux.

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