Quand le fait de vous énerver vous donne tous les droits dans les jeux vidéo en équipe

de | 9 octobre 2017

Vous êtes-vous déjà énervé après une mauvaise session de jeu vidéo ? Que ce soit un jeu vidéo en équipe ou en solo, il vous est forcément arrivé de passer une mauvaise soirée. Dans ces moments, vous n’hésitez pas à vider votre sac. Mais vous allez le faire aussi de la pire manière que ce soit, vous allez le faire en ayant la conviction d’avoir raison, d’être dans le vrai, d’être le seul à voir la vérité. Du moins, c’est ce que vous croyez.

Dans ce mode de pensée, tout devient simple, les choses sont soit blanches, soit noires. Vous n’êtes plus capable de faire des raisonnements complexes et évidemment, vous ne pouvez pas être plus loin de la réalité, tout en pensant que vous êtes dans le vrai. En comprenant ce phénomène, vous réaliserez très rapidement qu’atteindre ce point de non-retour n’est productif pour personne. Vous comprendrez aussi, que si vous voulez progresser, se lâcher de cette façon est la dernière chose à faire.

J’en ai marre d’être le seul à essayer de progresser, d’être le seul à recevoir des remarques. On ne peut rien dire aux autres, mais sur moi on n’hésite pas. –N’importe quel joueur après avoir pété un câble.

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Jeu vidéo : For Honor. Encore un jeu vidéo où les joueurs s’énervent facilement et surtout contre les autres.

Dans l’article précédent : savoir gérer la fatigue pour continuer de progresser dans les jeux vidéo,

Je vous ai parlé du mécanisme qui vous empêchait d’analyser la situation. Concrètement, vous ne progressez plus depuis trois semaines, un mois, deux mois. Je vous ai alors donné des conseils afin de ne pas atteindre cet état de fatigue mentale, mais je n’ai pas parlé des conséquences de cette fatigue mentale sur votre façon de raisonner, de vous exprimer, de vous lâcher. C’est ce que j’aimerais faire dans cet article.

Je veux être extrêmement clair avec vous, personne n’est immunisé contre ce phénomène, personne n’est à l’abri d’un pétage de plomb, mais pour autant vous n’êtes pas autorisé à sauter dans ce piège les pieds joints si vous voulez vraiment progresser.

Pour vous faire comprendre que tout le monde est propice à craquer, je vais vous expliquer un mécanisme simple de notre cerveau. Les deux parties de notre cerveau qui nous intéresse sont l’amygdale et le cortex préfrontal :

  • L’amygdale est la partie de notre cerveau la plus primitive, elle est l’héritage de nos ancêtres préhistoriques. C’est la partie de notre cerveau qui nous permet de combattre ou de fuir en suivant un réflexe. Dans cet état mental, vous n’êtes capable d’aucun raisonnement, aussi simpliste qu’il soit. Cela pour une raison très précise, si vous êtes en danger de mort la dernière chose à laquelle vous voulez penser est si vous avez rempli votre feuille d’imposition ou non. Ce mécanisme extrêmement simple a permis à notre espèce de survivre dans un monde extrêmement dangereux. Mais aujourd’hui ces dangers n’existent plus et ce système est devenu obsolète. Mais parce qu’on ne peut pas s’en débarrasser, il faut apprendre à faire avec.
  • Le cortex préfrontal est l’une des parties qui s’est développée le plus tardivement dans notre cerveau, il permet une analyse complexe des situations, d’écraser nos réflexes primitifs et de vivre en société. Lorsque vous êtes fatigué mentalement, votre cerveau est en manque d’énergie, il va alors éteindre un à un les systèmes non essentiels du cerveau. Les systèmes non essentiels sont les systèmes qui n’ont pas de lien avec la survie. Devinez quel système le cerveau va-t-il éteindre en premier ? Vous l’aurez deviné, c’est le cortex préfrontal.

Concrètement, dans cet état mental, vous avez la capacité d’analyse d’un enfant en primaire. Des arguments comme « ce n’est pas moi qui ai commencé, c’est lui », « c’est toujours ma faute, à moi ! », « Il n’y a que moi qui fais des efforts », etc. Vous l’aurez compris, ce niveau de raisonnement n’est pas suffisant pour détecter les problèmes et les résoudre. Mais parce que vous serez dans un mode réflexe, votre cerveau vous convaincra que votre façon de voir les choses est la bonne, même si clairement il ne faut pas plus de trois secondes pour conclure l’inverse.

Que faire quand on est dans ce cas ?

Comme vous l’aurez compris, il n’y aura rien de sophistiqué ici. La seule action que vous pouvez éventuellement faire, c’est vous rendre compte de la situation. Cela sera très difficile étant donné que vous serez en mode réflexe. C’est pour cela que dans un premier temps votre travail sera fait après avoir pété un plomb.

Après avoir pris une nuit de sommeil, réfléchissez à ce qu’il vient de se passer. Je vais vous donner un indice, vous serez encore convaincu d’avoir raison. Cela pour une raison très simple, notre cerveau déteste être dans le tort. C’est pour cela que la première chose que vous allez faire, c’est de manger quelque chose de sucré. Cela viendra nourrir votre corps, mais aussi votre cerveau. Surtout, cela viendra réactiver votre cortex préfrontal. Une fois votre cortex préfrontal réactivé, vous pourrez vous livrer à une véritable analyse. Ensuite, il n’appartient qu’à vous d’accepter la réalité des choses : vous n’aviez aucun droit de faire ce que vous avez fait, vous n’aviez pas raison sur toute la ligne, vous n’étiez pas dans la vérité.

Je vous conseille fortement de noter quelque chose à chaque fois que cela se produit. Notez après coup ce que vous aviez pensé à ce moment-là, et ce que vous pensiez le lendemain. Relisez de temps en temps cette fiche, afin de bien comprendre que quand ce mécanisme s’enclenche absolument rien de bon ne peut en être tiré. C’est selon moi, la seule solution à long terme pour vous éviter de tomber dans ce piège basique.

Défi

À vous de jouer maintenant ! Notez la dernière expérience que vous avez eue et où vous avez pété un plomb. Essayez de vous souvenir ce que vous pensiez à ce moment-là, et noter maintenant ce que vous pensez aujourd’hui, notez les différences. Voyez comment dans la première phase les notions de bien ou de mal, d’avoir raison ou tort, sont omniprésent. Essayez ensuite dans la deuxième phase, après une nuit de sommeil et après avoir mangé un morceau, d’analyser la situation en allant plus loin que le bien et le mal, en allant plus loin que qui a raison et qui a tort et enfin, qui est le méchant et qui est le gentil.

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