Pourquoi nous n’appliquons pas ce que nous lisons

de | 16 janvier 2017

Dans cet article, je veux vous parler des raisons pour lesquelles nous n’appliquons pas les conseils que nous lisons et ce que nous pouvons y faire.

1) Le premier obstacle qui nous bloque est un concept que j’avais exposé dans un article précédent, la tendance naturelle à la surestimation de nos capacités (voir protoss-cest-trop-op). Pour vous donner un exemple très concret, voilà à quoi ressemblait mon modèle pour le bloc « Macrogestion/Stratégie ».

Ce modèle repose sur un modèle précédent que j’avais fait, il y a six mois sur la macrogestion dans Starcraft II. J’ai donc copié-collé mon ancien modèle et je l’ai adapté à ma situation actuelle (pour rappel, Starcraft II est un jeu de stratégie en temps réel, contenant trois races jouables et j’ai décidé de changer de race). Ce modèle est plutôt bien détaillé, il est clair, me fait travailler sur des jalons très précis et atteignables. Ce modèle est composé de 13 blocs différents, ces blocs sont validés par 3 jalons me permettant ainsi d’assimiler le critère que j’ai appelé Macrogestion/Stratégie.

Quelques jours plus tard j’ai décidé de refaire entièrement mon modèle pour vous montrer comment créer vous-même la modélisation de votre activité, que ce soit un jeu vidéo ou une passion, voire même une activité professionnelle (voir les-grandes-lignes-de-la-methode). Voilà aujourd’hui mon modèle pour le critère Macrogestion et Stratégie.

Ce modèle compte maintenant 18 blocs différents qui seront validés à l’aide de 28 jalons, ce qui me permettra de valider le critère Macrogestion (le critère Stratégie constitue un autre critère dans ce nouveau modèle). Ce nouveau modèle est donc beaucoup plus précis, il intègre des concepts qui n’étaient même pas évoqués dans le modèle précédent et il me permettra de mesurer mon amélioration beaucoup plus régulièrement. Alors oui, il me faudra plus de temps pour tout valider par rapport à mon premier modèle mais que ce soit clair, le but n’est pas de valider des jalons ou des critères, mais de vous améliorer le plus rapidement et le plus efficacement possible.

J’ai été victime moi aussi de la tendance naturelle à la surestimation de mes capacités. J’étais convaincu que mon premier modèle était suffisant pour me faire progresser et que je n’avais plus grand-chose à apprendre sur ce critère. Mais, parce que je me suis exercé, que j’ai gagné de l’expérience, que je suis devenu un peu plus expert de mon domaine. Quand j’ai décidé de refaire cet exercice pour modéliser Starcraft II, j’ai retenu des concepts qui me passaient complètement au-dessus de la tête deux mois auparavant et qui forment aujourd’hui, pour moi, un jalon à part entière. Mais si j’ai décidé de faire l’exercice, c’était aussi pour vous montrer comment faire. En effet, si je n’avais pas fait cet article, voire même ce blogue, je pense que je n’aurais jamais remis en question mon ancien modèle et que j’aurais continué de surestimer mes capacités.

2) Le deuxième obstacle qui nous bloque est notre scepticisme qui vient avant tout de notre éducation. Depuis notre enfance, nous sommes formés, entraînés pour juger si une solution est bonne ou mauvaise, si une affirmation est vraie ou fausse, si une expérience est agréable ou non. Nous sommes si bien formés que certaines personnes se vantent même de pouvoir juger si une personne est faite pour un job ou non en moins de 30 secondes sur la base d’un bout de papier que nous appelons CV.

Nous constituons alors une liste de « points positifs », « points négatifs » pour enfin décider si nous allons nous lancer. La preuve la plus tangible est de parler avec quelqu’un sur un sujet complexe. Faites une affirmation sur n’importe quel sujet complexe, la personne en face utilisera le mot « mais ». Peut-être pas dès la première phrase, mais cela arrivera très rapidement. L’issue de la discussion, je vous la donne, rien. Tout simplement car dans notre éducation, la bonne solution n’a aucun point négatif, c’est la solution qui convient parfaitement. Puis, plus tard, vous arriverez à faire des compromis, un faux compromis car à la fin vous aurez toujours la meilleure solution d’un côté et les autres de l’autre. Sauf qu’après l’école, aucune des décisions importantes que vous allez prendre n’aura l’étiquette « bonne solution » collée dessus, du moins cela ne sera pas vérifiable avant de prendre la décision et de s’y tenir.

Alors attention, je ne dis pas que cette éducation est mauvaise (cela reviendrait à retomber dans le piège que je viens de décrire). Nous avons besoin de cette compétence, car nous faisons des choix tous les jours et savoir estimer la qualité et la pertinence d’une décision est primordiale. Néanmoins, cette compétence a des limites, l’une d’entre elles est notamment de nous empêcher de sortir de notre zone de confort où tout a été jugé comme « bon », alors que tout ce qui est en dehors de cette zone est jugé comme « mauvais » ou dans la meilleur des cas « pas mieux ».

3) Le remède existe. La première étape consiste à réussir à trouver exactement ce qui nous bloque, j’ai exposé ici les deux éléments principaux qui nous empêchent d’appliquer les conseils que nous lisons par exemple. La deuxième étape consiste à passer à l’action pendant une durée limitée pour estimer réellement si le conseil marche ou pas pour notre cas et donc de court-circuiter ou de passer outre notre réflexe de juger le conseil (car inévitablement il finira dans la poubelle dans ce cas). Donc, la prochaine fois que vous lisez un conseil qui vous semble excellent (avant de retomber dans votre automatisme de « bon », « mauvais »), appliquer le pendant 15 jours. Voyez si vous constatez des différences. Dans mon cas par exemple, je vous propose de modéliser votre activité ou passion et de vous appliquer à valider vos jalons pendant 15 jours. N’hésitez pas à revoir les articles pour savoir exactement comment modéliser votre activité et atteindre vos objectifs grâce aux jalons.

Je vous souhaite une bonne aventure et bon courage pour tenir ces 15 jours.

« Il y a un gouffre bien moindre entre l’ignorance et le savoir qu’entre le savoir et l’action ». Chris Guillebeau.

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