Jouer de manière active, le seul moyen de progresser dans les jeux vidéo

de | 22 novembre 2017

Je veux vous parler ici d’un mal qui touche tous les joueurs de jeux vidéo aguerris. Ce mal, c’est de jouer en pilote automatique, c’est de jouer en éteignant son cerveau. Quand vous êtes dans ce mode de jeu, vous répétez inlassablement les mêmes erreurs, vous raisonnez exactement de la façon. En clair, vous n’apprenez rien du tout. Parce que vous jouez avant tout pour progresser, pour monter le plus haut possible, vous ne pouvez tout simplement pas continuer comme cela. En effet, cela générerait énormément de frustration et cela vous ferait tout simplement perdre votre temps. Plus cette situation va durer et plus il sera simple pour vous de retomber tout de suite dans ce mode de jeu où vous ne pouvez rien apprendre.

Ce qu’il vous faut, c’est pouvoir jouer en activant votre cerveau, en analysant ce que vous faites plutôt que de simplement vous plaindre de vos erreurs, des erreurs des autres. Une heure de jeu actif vous donnera autant de résultats que des mois de jeux en pilote automatique. Parce que vous aurez conscience de progresser, vous serez extrêmement motivé à continuer. Mais attention, plus la durée de jeu actif est élevée et plus il est probable que vous retombiez dans vos travers en éteignant votre cerveau.

D’où vient ce pilote automatique? Pourquoi est-ce que mon cerveau « s’éteint » quand je joue?

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Jeu vidéo : Train Simulator 2016. Vous seriez surpris du nombre de sécurité mis en place pour éviter que les TGV ne déraillent. Malheureusement, il n’existe pas encore de solutions pour les joueurs de jeux vidéo.

La première question que l’on me pose quand je parle de ce mode pilote automatique est « mais d’où est-ce que cela vient ? ». Ce mécanisme naît chez les joueurs aguerris pour une raison extrêmement simple. Au départ pour progresser dans un jeu vidéo, vous devez enchaîner les heures. Parce qu’il y a tout à apprendre, le simple fait de jouer vous permettra de peaufiner votre mécanique et cela vous donnera l’ascendant sur vos adversaires. Néanmoins, nous parlons ici de sessions pouvant durer plus de quatre heures d’affilée. Pour tenir un tel rythme, votre cerveau doit s’économiser. Votre cerveau décidera alors de minimiser la quantité d’énergie déployée afin de vous permettre de tenir sur de très longues sessions, il économisera alors de l’énergie sur ce qui n’est pas essentiel, comme la partie de votre cerveau qui vous permet d’analyser les situations. Et parce que vous progressez, vous faites l’hypothèse simpliste qu’il suffit de jouer plus pour être meilleur. Parce que cette phase de peaufinage de mécanique peut durer plusieurs semaines, plusieurs mois, vous allez créer chez vous une habitude. Cette habitude, c’est d’éteindre votre cerveau quand vous appuyez sur « lancer la partie ».

Si vous ne me croyez pas, répondez tout simplement cette question : pensez-vous avoir concrètement progressé depuis deux semaines, depuis un mois, depuis deux mois ? Avant d’aller plus loin, je tiens à écarter quelque chose que j’entends très souvent de la part de joueurs de jeux vidéo : non, il n’est pas normal de ne pas progresser après s’être entraîné une semaine. Si vous ne progressez pas, c’est que vous faites quelque chose de mal.

Il y a de grandes chances que vous ayez répondu par la négative à la question que j’ai posée ci-dessus. Si c’est bien le cas, félicitations, vous venez de mettre le doigt sur le problème et il ne vous reste maintenant plus qu’à vous mettre au travail.

Une méthode simple et efficace afin de jouer de manière active, faire travailler votre cerveau

Pour sortir de ce pilote automatique, vous devez faire quelque chose dont vous n’avez absolument pas l’habitude ou plutôt, dont vous n’avez plus l’habitude. Cette chose, c’est d’analyser concrètement ce qu’il se passe pendant votre partie plutôt que de seulement analyser le résultat de vos actions. Typiquement le joueur fera un commentaire sur sa façon de jouer après avoir atteint résultats, que ce résultat soit une victoire ou une défaite. Entre chaque résultat, le joueur éteint son cerveau. Concrètement, si vous mourez pendant une partie, vous ferez un commentaire du type « ah ! je me suis fait tuer, j’ai fait une erreur », plutôt que de réaliser bien avant de faire l’erreur que vous alliez effectivement vous faire tuer lamentablement en faisant l’action que vous vous apprêtiez à faire.

Le jeu actif permet de se rendre compte de ses erreurs avant qu’elle ne se produise et donc de pouvoir les analyser. Là où le jeu en pilote automatique ne vous permet que de faire des constats. Voyons ensemble la méthode :

  1. Fixez-vous un objectif clair et précis. Par exemple, dire « je veux améliorer ma visée » est très mauvais. Si vous voulez améliorer cela, dites explicitement de combien de pourcents vous voulez l’améliorer : « je veux atteindre 60% de précision » ;
  2. Listez tous les éléments qui vous empêcheront d’atteindre votre objectif. Ici, nous parlions de précision, vous allez donc listez les situations où vous avez très peu de chances de toucher votre cible. Cela peut être la distance qui vous sépare de votre cible, la portée effective de votre arme, la vitesse de déplacement de votre adversaire et bien d’autres choses ;
  3. Prenez ensuite les 3 éléments qui vous empêcheront le plus souvent d’atteindre votre objectif, ici les 60% de précision ;
  4. Apprenez à les identifier avant qu’ils ne se produisent ou au moins au moment où ils se produiront. Surtout, choisissez une solution claire qui vous permettra de pallier ce défaut. Si votre cible est trop loin, la solution est de se rapprocher (cela vous semble évident ? alors pourquoi ne le faites-vous pas pendant la partie ?) ;
  5. Enfin, commentez ce que vous êtes en train de faire. Demandez-vous si vous avez pris le bon choix en allant à gauche plutôt qu’à droite. Cet exercice de commenter vous permettra de garder votre cerveau en éveil. Quand vous avez détecté un obstacle qui vous empêche d’atteindre votre objectif, dites-le haut et fort : « il est trop loin », « j’étais mal placé », « je n’avais pas assez de points de vie quand je l’ai attaqué », etc.

Au départ, vous allez voir que cet exercice est extrêmement… chiant, mais c’est justement ce que vous voulez, vous voulez sortir de cette routine où vous pouvez éteindre votre cerveau. Cela sera aussi très fatigant, ne faites pas cet exercice plus d’une heure dans la journée.

Défi

A vous de jouer maintenant ! Sélectionnez un critère que vous avez identifié comme une faiblesse chez vous. Appliquez la méthode et voyez tout de suite la différence sur vos performances.

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