Comment trouver des solutions face aux nouveaux obstacles dans les jeux vidéo

de | 1 juin 2017

Si vous jouez pour progresser, inévitablement vous devrez faire face à de nouveaux obstacles, à de nouvelles stratégies de la part de vos adversaires. Votre façon de répondre à ces nouvelles menaces sera déterminante dans votre progression. Je vais vous parler ici d’une erreur que presque tous les joueurs font quand ils se trouvent dans cette situation et cette erreur les empêche tout simplement de progresser. Cela se traduit dans les faits par la chose suivante : vous vous mettrez à la recherche d’une solution parfaite pour chaque menace. En faisant cela, vous ne serez jamais satisfait du résultat. Si la solution proposée ne marche pas, vous allez la jeter et en trouver une autre et vous répèterez cette action jusqu’à ce que vous n’ayez plus du tout le courage de le faire. Jusqu’à ce que vous soyez dégoûté du jeu et que vous sentez ce goût amer dans votre bouche à chaque fois que vous perdrez face à cette stratégie que vous connaissez maintenant bien, mais que vous ne savez pas contrer.

Ici je vais partager avec vous un fait indéniable. En prenant conscience de ce fait, vous comprendrez immédiatement que votre façon de faire n’a aucune chance d’aboutir et qu’elle ne vous apportera rien d’autre que de la frustration. En adoptant cette nouvelle approche, chaque partie que vous faites viendra renforcer votre jeu, nourrir votre solution pour la rendre meilleure plutôt que de simplement la juger. Vous serez motivé devant les améliorations concrètes que vous constaterez dans votre jeu et prendrez conscience que vous êtes sur le bon chemin, le chemin du progrès. Vous ferez partie des joueurs qui continuent de progresser dans l’adversité plutôt que de rejoindre les joueurs qui sont restés bloqués là, depuis plusieurs semaines, plusieurs mois et qui au bout d’un moment craquent et vont se plaindre sur le forum en disant que le jeu est mal fait et doit être modifié pour s’adapter à eux.

Un réflexe que beaucoup de joueurs ont et qui va les empêcher de progresser : « oui, mais… »

Connaissez-vous cette personne, ou peut-être est-ce que vous êtes cette personne? L’un comme l’autre ne me surprendraient pas, c’est un comportement que j’ai noté (chez moi y compris) et que je note tous les jours. Quand deux personnes discutent sur un sujet complexe, s’ils ne pensent pas exactement la même chose, l’expression magique que vous retrouverez est « oui, mais… ». Je suis moi aussi dans ce cas et cela me prend énormément d’énergie pour lutter contre ce réflexe. C’est d’ailleurs à cause de ce réflexe que j’ai arrêté de fréquenter aussi souvent les forums, notamment les forums de jeux vidéo. Cela pour une raison extrêmement simple, il est impossible de raisonner, construire quelque chose avec quelqu’un qui est bloqué en permanence dans le « oui, mais… ».

Malheureusement pour vous, c’est exactement ce réflexe que vous allez utiliser lorsque vous allez tenter de trouver des solutions face aux stratégies de vos adversaires. Quand vous émettrez une idée, instinctivement votre premier réflexe sera de dire « oui, mais… » et de jeter votre idée à la poubelle. Si par chance, vous ne jetez pas votre idée tout de suite, vous la jetterez juste après l’avoir essayé pendant une partie. Si vous voulez voir ce phénomène dans toute sa splendeur, jouer à un jeu d’équipe, essayez de faire un plan de jeu et 3 secondes après avoir énoncé votre plan, vous obtiendrez votre premier « oui, mais… » de la part d’un équipier.

Jeu vidéo : Duke Nukem Forever. Exemple d’un plan parfait.

Pour avoir une bonne idée, il faut en avoir 1000 mauvaises. La puissance des prototypes dans les jeux vidéo

Je veux qu’une chose soit claire entre nous. Aucune solution ne sera parfaite, bonne, ou même acceptable dès la première esquisse. Pour pouvoir faire quelque chose de constructif, cela vous demandera énormément d’énergie, pour une raison assez simple : pendant toute notre scolarité, on nous a appris à nourrir notre côté « oui, mais… ». La solution dans les problèmes, dans les contrôles, dans les devoirs surveillés a presque toujours été unique. Néanmoins, dans la réalité, vous ne trouverez jamais de solutions parfaites, encore moins de problèmes simples, alors arrêtez d’essayer.

« Je n’ai pas échoué. J’ai juste trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas ». Thomas Edison, inventeur prolifique.

Une fois que vous aurez réussi à vous mettre cela dans la tête, vous pourrez commencer à travailler sur la solution. Votre esquisse de solution, s’appelle un prototype. Ce prototype, pour qu’il soit efficace ne doit répondre qu’à une seule problématique et possiblement ses dérivées. Il n’existe pas de solution-miracle, passe-partout. Si c’était le cas, quelqu’un l’aurait trouvé avant et tout le monde jouerait de la même façon.

Un prototype est une esquisse de votre future solution, il peut s’agir d’une liste d’actions à exécuter, d’un graphique ou même d’un dessin sur une feuille de papier qui décrit les avantages et inconvénients de votre solution. Ce prototype n’a pas besoin d’être sophistiqué, mais doit être extrêmement concret dans la façon dont il va résoudre votre problème. Pour avoir le meilleur résultat, le format de votre prototype devra avoir le même format que votre produit fini. Si vous jouez à un jeu de stratégie et que vous avez besoin de savoir comment réagir face à une attaque particulière, décrivez exactement ce que vous devez faire et vous rédigerez une liste d’actions. Si vous jouez à un jeu de gestion, vous décrirez la situation que vous devez obtenir pour faire face et vous rédigerez un cahier des charges à atteindre. Si vous jouez à un jeu d’équipe, vous décrirez le rôle de chacun des membres afin de leur permettre de prendre des initiatives qui iront dans le sens de la solution décrite.

Les grandes étapes de votre prototype

Sur tous les joueurs que j’ai rencontrés pendant mes séances de coaching, tous étaient capables de réaliser un premier prototype. La seule chose que vous allez devoir changer ici est votre réflexe « oui, mais… ». Que la solution soit la vôtre ou non, vous remplacerez ce réflexe par celui-ci : « oui, et… ». C’est-à-dire que vous viendrez nourrir l’idée au lieu de la juger. Si elle n’est pas parfaite, c’est tant mieux. S’il y a des défauts évidents, c’est encore mieux. Car ici le but est de vous mettre dans la tête qu’aucune solution n’est parfaite et qu’elle a besoin d’être testée et améliorée avant de rendre son verdict. Aussi cela vous permettra d’avoir un retour concret sur la solution plutôt que de rester dans votre tête où vous avez déjà pris la décision d’enterrer l’idée.

Au lieu de vous donner une vraie recette ici, je vais vous décrire les grandes étapes de cette aventure.

Organigramme décrivant la réalisation d’un prototype.

Avant de vous lancer dans l’ébauche de votre prototype, il faut que vous trouviez la cause racine de votre problème afin de supprimer la cause et non pas les conséquences. Vous utiliserez alors la méthode des 5 « pourquois ». Grâce à vos connaissances sur le jeu, concevez votre premier prototype dont la forme devra vous permettre d’agir directement dans votre jeu vidéo. Le but de ce prototype doit être extrêmement clair. La réalisation des actions de ce prototype doit être réaliste (si un joueur professionnel n’arrive pas à le faire, n’essayez pas) et atteignable (réalisable par vous). Ensuite, au lieu de juger votre prototype, vous le mettrez directement à l’épreuve pendant une véritable partie. Quand vous constaterez les imperfections de votre prototype, vous listerez tout ce qui n’allait pas. Sélectionner le plus gros défaut de votre prototype et proposer une amélioration, une action concrète. Enfin, entre chaque correction, testez votre nouveau prototype jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant.

Défi

A vous de jouer. Débarrassez-vous de ce réflexe « oui, mais… » pour le remplacer par le « oui, et… ». Vous serez nettement plus constructif et vous vous lancerez dans de nombreux projets qui aboutiront plutôt que des les tuer directement dans l’œuf.

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