Votre meilleur allié pour progresser dans les jeux vidéo

de | 19 avril 2017

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Si vous jouez à un jeu en voulant progresser, vous allez vous heurter à un mur presque physique, vous n’arrivez tout simplement pas à suivre, il y a trop de choses à faire ou trop de choses à savoir. A ce moment-là, vous commettez une immense erreur qui peut prendre deux formes : soit vous vous mettez à jouer comme un dingue, soit vous pensez qu’il faut jouer comme un dingue pour progresser. La première forme entraîne énormément de souffrance et de frustration, tout simplement parce que ce n’est pas en jouant plus que vous deviendrez meilleur, il faut jouer intelligemment. La deuxième forme a des avantages, mais aussi de nombreux désavantages notamment le fait de se limiter soi-même avant même de commencer. C’est-à-dire que même si le jeu vous intéresse beaucoup, vous passez à côté de ce qu’il a à offrir par risque d’échouer, voire pire, par risque de réussir et de réaliser que vous vous êtes trompé pendant tout ce temps.

Aujourd’hui, je vais vous présenter un outil qui est utilisé par tous les grands joueurs, qu’ils en aient conscience ou non. Cet outil n’a qu’un seul but et il le fait très bien : détruire ces murs qui nous limitent pour nous permettre de passer à la vitesse supérieure. En l’utilisant, vous en deviendrez addict tellement il est efficace. Il vous permettra d’apprendre toujours plus et à une vitesse folle si vous l’entretenez. Ce mécanisme vous permettra non seulement de passer à l’action et de réagir au bon moment face aux attaques de votre adversaire, mais vous pourrez en plus vous concentrer sur votre jeu plutôt que d’être en réaction totale face au jeu de votre adversaire. C’est vous qui allez mener la danse. Vous ferez partie de ces joueurs qui imposent leur rythme à la partie, car vous verrez les actions de votre adversaire venir à des kilomètres. Vous pourrez même partager les leçons que vous avez pu tirer grâce à son utilisation pour apporter énormément de valeurs aux joueurs qui étaient bloqués comme vous. Cet accessoire magique, c’est la réponse associative.

Trop d’énergie dépensée inutilement

C’est un constat que je fais quand j’observe des joueurs vétérans (=qui ont beaucoup joué), ils continuent d’avoir un niveau de réflexion très élevé pour réagir face à une action de leur adversaire alors qu’ils ont rencontré la situation déjà plus de 20-50-100 fois. Cela ne me dérangerait pas si pendant une partie, l’opportunité de réfléchir ne se présentait qu’une seule fois, or dans les jeux vidéo, réagir face aux attaques de votre adversaire est une constante. Ce que je veux que vous reteniez ici, c’est que réfléchir, même si ce n’est pas intense, même si c’est court, du fait de la demande constante pendant la partie, cela va vous fatiguer, vous stresser énormément et vous ferez des erreurs.

Photographe : Vincent Brown

J’ai parfaitement conscience que vous pensez que les effets sur vous sont minimes. Mais après de nombreuses séances de coaching, c’est un constat que je fais à chaque fois que j’analyse une partie de mes élèves, ils réfléchissent trop pour des stimuli qu’ils ont déjà rencontrés encore et encore. Quelles sont les conséquences de cette réflexion? Leur réponse face à l’agression n’est jamais la même, c’est comme s’il rencontrait la situation pour la première fois, un coup ils sur-réagissent, un coup ils perdent la partie en sous-évaluant la menace.

Les bénéfices de la réponse associative

Qu’est-ce qu’une réponse associative? C’est un mécanisme (pas une réflexion) du type : « mon adversaire fait A, je réponds B ». « Je fais C, j’enchaîne aussi avec D ». « Mon adversaire ne fait pas A, cela peut être une attaque E, F, G ». Que ce soit extrêmement clair, en aucun cas la réflexion ne doit intervenir pendant la réponse associative. La réflexion intervient avant, car vous devez identifier la situation, mais une fois que celle-ci est identifiée, vous devez utiliser la réponse correspondante. Premier bénéfice : vous réfléchissez beaucoup moins et vous économisez votre énergie.

Une réponse associative, c’est une aussi une réponse clairement définie et identique. Si pour répondre à une attaque de type A de votre adversaire, vous identifiez que vous avez besoin de 7 soldats pour le repousser, votre réponse associative NE sera PAS « En cas d’attaque A, je produis des soldats (mauvais B) », elle sera « en cas d’attaque A, je produis 7 soldats (B) ». Vous n’en produirez pas 8, pas 9, pas 10, pas 6, pas 5, mais 7! Deuxième bénéfice : ici, la réponse associative va vous permettre de concevoir une réponse adaptée à la situation, mais en plus, elle vous permettra d’avoir une réponse optimale, vous ne gâcherez pas de ressources inutiles pour contrer votre adversaire et vous vous concentrerez sur votre jeu et non pas le sien.

Dernier bénéfice et pas des moindres, avec cette énergie et ces ressources économisées, vous allez pouvoir continuer de construire votre jeu, à renforcer les éléments de votre jeu qui sont trop fragiles voire même inexploités. En effet, beaucoup de joueurs pensent qu’en jouant plus, ils pourront produire plus, c’est extrêmement faux. C’est le fait de réussir à faire les mêmes choses en utilisant de moins en moins d’énergie qui va vous permettre de faire plus. Notre énergie est limitée et chaque décision, chaque réflexion que vous faites puisent dans vos réserves.

Point important : La réponse associative ne concerne pas seulement votre adversaire, elle peut aussi vous aider à réaliser des actions complexes sans que votre ennemi intervienne. Par exemple, si vous jouez à un jeu de cartes à collectionner, certaines cartes ont des synergies avec d’autres cartes, vous devez identifier ces combinaisons et les connaître. Encore une fois, vous ne devez pas réfléchir, vous devez être capable d’utiliser cette combinaison de cartes instinctivement. La réflexion se fait encore une fois en amont, il faut que vous identifiez le moment opportun d’utiliser cette combinaison.

Comment se créer une liste de réponse associative?

Rien de plus simple, quand votre adversaire vous attaque, vous stimule, c’est une opportunité pour créer une réponse associative. Vous allez différencier chaque type d’attaque et vous créer une réponse définie pour chaque cas. Pour valider votre réponse associative, il vous faudra la tester sur le terrain. Généralement, c’est à la suite d’une défaite ou d’un défaut que vous avez identifié que vous allez vous créer une réponse associative.

  1. Première étape préliminaire : (réflexion) Cherchez les éléments concrets qui vous indiquent que le type d’attaque que vous voulez identifier va se produire
  2. Deuxième étape : Répondez du mieux que vous pouvez face à la menace. Deux issues ici, vous avez sur-réagi dans ce cas-là, revoyez à la baisse votre réponse. Vous avez sous-évalué la menace et vous avez perdu, dans ce cas-là, revoyez à la hausse votre réponse. Dans les deux cas, vous affinerez au fur et à mesure votre réponse jusqu’à atteindre le point optimal. Toutefois, il y a un élément indispensable à respecter dans cette deuxième étape : être concret, précis. Vous devez définir exactement la marche à suivre pour répondre à la menace. S’il vous faut 8 soldats, marquez-le, s’il faut vous fait 1:30 pour réagir, marquez-le. La réponse doit être tellement concrète, que quelqu’un qui applique pour la première fois votre réponse associative doit avoir les mêmes résultats que vous.
  3. Troisième étape : FORCEZ-VOUS à appliquer la réponse associative. Pour que la réponse consomme le minimum d’énergie, vous devez en faire un automatisme et pour en faire un automatisme, il faut l’appliquer « bêtement ».

Pourquoi la réponse associative est-elle si efficace? Pour une raison extrêmement simple, dans les jeux compétitifs l’adrénaline et le stress montent. Votre cerveau entre alors dans un mode automatique sans que vous vous en aperceviez. Nous connaissons tous la situation où un ami est complètement saoul et, pourtant, il insiste sur le fait qu’il est en pleine possession de ses moyens, il ne se rend pas compte de son état (je parle d’un ami, car nous consommons de manière responsable bien entendu). Dans cet état de stress, les réflexions simplistes du type « si mon adversaire fait A, je fais B » sont inaccessibles pour votre cerveau, le mot « SI » implique une forme de réflexion. Ce qu’il peut faire par contre c’est « je vois A, je réponds B », ici pas de réflexion, un stimulus arrive et vous réagissez avec une réponse prédéfinie/automatique.

Défi

Prenez 3 situations que vous vivez dans absolument chaque partie. Créez-vous des réponses associatives liées à ces situations. Il y a de grandes chances que vous en avez déjà, dans ce cas-là, mettez-les au propre, écrivez-les de manière concrète pour que quelqu’un qui n’ait jamais joué à votre jeu, puisse avoir les mêmes résultats que vous.

Personnellement, j’éprouvais beaucoup de difficultés à faire la transition early game – mid game dans Starcraft II (jeu de stratégie militaire et économique). D’un point de vue militaire, j’avais déjà le réflexe d’aller frapper ma cible à des timings particuliers, mais j’avais beaucoup de mal à me renforcer économiquement. Je me suis donc construit une réponse associative qui est la suivante :

« A chaque fois que je vais frapper mon ennemi, j’en profiterai pour me renforcer économiquement ». Ma réponse associative est alors définie concrètement comme :

Quand je sors de ma base pour l’attaquer,

  • Je construis un centre de commandement supplémentaire (plus de ressources)
  • Je construis deux baraquements de plus (plus de capacité à dépenser mes ressources)
  • Je construis une usine de plus (plus de capacité à dépenser mes ressources)

Parce que la réponse associative est déclenchée par une habitude que j’ai déjà développée, la quantité d’énergie déployée pour appliquer la réponse associative est quasi nulle.

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